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SME relocalise la fabrication d’un vélo-cargo électrique
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SME relocalise la fabrication d’un vélo-cargo électrique

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À Folschviller (Moselle), le tuyauteur-chaudronnier SME apporte sa pierre à la relocalisation de la filière cycle en France, en assemblant les cadres du vélo-cargo électrique de la start-up Robert Bikes.

Le vélo-cargo électrique est fabriqué par Robert Bikes, une société codétenue par Yan Beaudouing (à gauche) et Sébastien Lo Presti — Photo : Philippe Bohlinger

Relocaliser en France une filière industrielle de fabrication de cycles, Sébastien Lo Presti, le dirigeant de SME (Soudure montage entretien) à Folschviller, en Moselle, y croit dur comme fer. De premiers tubes en acier ont commencé à être assemblés début août dans ses ateliers de tuyauterie-chaudronnerie. Ils forment l’ossature d’un vélo-cargo électrique ou "longtail" (vélo allongé) baptisé Bob (5 599 euros) capable d’emporter jusqu’à 250 kg sur ses deux roues. La performance mérite d’être saluée, dans un contexte où la production de cadres pour deux-roues s’est délocalisée il y a plusieurs décennies en Asie, à Taïwan notamment, véritable plateforme mondiale pour ce marché.

Le dirigeant de 38 ans est à la fois partenaire industriel et actionnaire de la start-up Robert Bikes qui a développé le prototype de Bob à Metz. Au moment d’engager l’industrialisation de son modèle, le fondateur de la jeune pousse, Yan Beaudoing, recherchait en effet des sous-traitants régionaux. Avec cette première série d’une quinzaine de deux-roues, le tandem d’entrepreneurs entend marcher dans les pas de Kiffy, qui a industrialisé la production d’un longtail dans la Loire. Les tubes assemblés par SME proviennent de différentes fonderies européennes. Le cadre est traité par cataphorèse et thermolaquage par SLCT à Fontoy (Moselle), puis revient à Folschviller afin de recevoir ses équipements : roues fabriquées par le stéphanois Mach 1 ou encore batterie électrique Bosch.

"Fabriquer en Moselle, c’est un acte de bravoure"

Dans les ateliers de SME, les gabarits d’assemblage des cadres côtoient une spectaculaire cuve destinée à l’industrie chimique. Ce voisinage illustre la volonté de Sébastien Lo Presti de diversifier ses activités traditionnelles, mais aussi de dépoussiérer l’image de ses métiers auprès des jeunes générations.

"Un chef d’entreprise se doit d’être attentif aux tendances, aux filières émergentes. C’est d’autant plus nécessaire que nos activités traditionnelles sont de plus en plus complexes à exercer. Avec 40 salariés (CA de 5 millions d’euros), nous n’avons pas la bonne envergure sur nos marchés. Par ailleurs, nos métiers ont perdu en attractivité. Le vélo peut contribuer à séduire les jeunes générations", poursuit le dirigeant, membre de la commission formation de l’UIMM Lorraine.

L’entreprise fondée en 1977 en vue d’accompagner l’essor de l’industrie lourde locale, a opéré un virage ces dernières années. Depuis 2014, elle s’est diversifiée dans la mécanosoudure, mais aussi dans l’usinage : Il y a deux ans, elle a assemblé un plancher d’ascenseur destiné à la Tour Eiffel. SME collabore également avec Haffner Energy, un pionnier de la production d’hydrogène à Vitry-le-François (Marne). "Fabriquer en Moselle, c’est un acte de bravoure. Mais je suis convaincu qu’il y a un vrai levier économique autour des mobilités douces", analyse Sébastien Lo Presti. Entré à 16 ans en apprentissage dans la société familiale, Sébastien a le goût d’entreprendre et de transmettre. Passé par le bureau d’études, les chantiers, le chiffrage de SME, le chef d’entreprise embarque 15 % d’apprentis dans ses effectifs.

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