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François Duchaine (LCB) : "Nous avons vraiment dépassé l’effet de mode sur la construction bois"
Interview Vosges # BTP

François Duchaine PDG du promoteur immobilier Les Constructeur du Bois "Nous avons vraiment dépassé l’effet de mode sur la construction bois"

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Le promoteur immobilier vosgien Les Constructeurs du Bois vient de publier un chiffre d’affaires en croissance de plus de 30 % pour l’exercice 2022. Plus que de cette hausse de l’activité, François Duchaine, le PDG, se félicite de l’intérêt que suscite le positionnement de son entreprise, combinant valorisation du bois, recours aux circuits courts et réduction de l’empreinte carbone.

"Le premier prototype de notre projet Landair’AM sortira au second semestre 2023", dévoile François Duchaine, le PDG du promoteur immobilier Les Constructeur du Bois — Photo : Les Constructeurs du Bois

Vous venez de publier un chiffre d’affaires 2022 à 10,8 millions d’euros, en croissance de plus de 33 %. Que retenez-vous de l’exercice 2022 ?

Notre capacité à convaincre. Cette année 2022, nous avons vraiment mesuré l’importance que les donneurs d’ordres peuvent accorder au fait de bâtir la ville de demain. Notre discours passe bien, nous sommes bien accueillis, nous répondons aux demandes de l’évolution du bâtiment, de décarbonation. Le bois entre dans les mœurs et apparaît vraiment comme une alternative. On pouvait penser qu’il y avait une sorte d’effet de mode, il y a encore un an, mais là non. Nous avons vraiment dépassé l’effet de mode sur la construction bois. Il y a une prise de conscience globale des donneurs d’ordres, de la nécessité de travailler sur la décarbonation.

Le volume d’affaires qui vous a été confié est aussi en fort développement…

Le carnet de commandes a doublé, passant de 41 000 m2 à 80 000 m2 de projets en cours et à venir, pour un volume d'activité de plus de 200 millions d'euros d'ici 2025. Auparavant, nous étions seulement sur un matelas de 80 à 100 millions d’euros. Cette année, l’intérêt que nous suscitons a permis de démultiplier nos dossiers concrets. Aujourd’hui, avec un volant d’affaires de 200 millions d’euros, cela nous permet d’être convaincus de passer les 30 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2025. Pour 2023, nous avons bien le volume d’affaires qui va nous permettre d’être en croissance.

"La stratégie de circuits courts a permis à LCB d’être beaucoup moins impacté que d’autres acteurs."

Avez-vous été touché par la pénurie de matériaux qui a pénalisé tout le BTP ?

Nous ne l’avons pas trop ressenti. L’essentiel de notre ouvrage est bien sûr en bois, et en travaillant sur le circuit court et la forêt vosgienne, nous avons la capacité d’avoir des approvisionnements un peu moins influencés par le marché mondial, même en termes de coût. La construction bois, dans notre prix final, représente un tiers du prix. Nous travaillons sur une région avec des acteurs économiques qui arrivent bien à se fournir, avec des volumes cohérents, et nous n’avons pas été trop influencés.

Les augmentations de matières premières ont-elles eu un impact sur vos résultats ?

Notre modèle a bien tenu. La stratégie de circuits courts a permis à LCB d’être beaucoup moins impacté que d’autres acteurs. Encore une fois, nous travaillons avec des producteurs et des fabricants locaux, et même si nous avons subi une augmentation du prix matière, nous avons des entreprises qui nous suivent bien. Nous sommes restés dans les priorités de nos fournisseurs et ils ont toujours continué à nous servir.

Votre modèle d'éco-quartier appelé "Eco’City" représente un volume d’affaires de 85 millions d’euros. Jusqu’où irez-vous avec ce produit phare ?

La démultiplication de notre modèle Eco’City au niveau national, c’est vraiment notre fer de lance. Nous constatons que la démarche visant à retravailler sur des quartiers, à recréer de l’habitat, de l’activité, de l’habitat multigénérationnel et multisociétal, intéresse beaucoup. C’est vraiment ce modèle sur lequel nous nous appuyons pour nous développer dans les communes et dans les collectivités. Nous étions encore la semaine dernière à Marseille, où nous avons fait trois rendez-vous, et ces trois rendez-vous certainement se concrétiser dans les années à venir. Mais ce sont toujours des projets à long terme : l’Eco’City dans le Grand Est, on l’a développé pendant 4 ou 5 ans avant de faire le premier.

"Grâce à notre système de géothermie, nous allons diviser par deux la consommation dans nos bâtiments."

Ce slogan, nous l’avons inventé, beaucoup l’ont repris mais on peut vraiment dire qu’on est dans le développement de la ville de demain. On a commencé par la Lorraine, aujourd’hui, on est plutôt présent sur le Grand Est en matière de programme et on se développe en escargot autour de nos bases, avec une cible pour nous, qui est la région Sud. Par rapport au bâtiment avec des fortes économies d’énergie, il y a vraiment un boulevard, dans le sens où il y a là-bas un certain retard par rapport à cette appréhension du bâtiment. Le froid a été négligé là-bas, et c’est normal. Mais nos enveloppes, quand elles marchent au froid, elles marchent aussi très bien au chaud. Nous avons mené un test sur une maison individuelle, et on s’aperçoit que notre modèle marche très bien en été. Concrètement, avec notre technologie, on s’aperçoit qu’en hiver, il n’y a quasiment pas besoin de chauffage.

Vous travaillez sur un système visant à améliorer la consommation énergétique de vos bâtiments. Qu’est-ce que le projet Landair’AM, qui pourrait générer un chiffre d'affaires de 7 millions d'euros d'ici à 3 ans ?

Landair’AM, c’est un système de géothermie superficielle, pour lequel nous avons déposé un brevet au mois de novembre. Cette année, le premier prototype va être réalisé. Déjà, nos installations sont peu consommatrices d’énergie, et nous voulons, grâce à notre système de géothermie, diviser par deux la consommation dans les bâtiments. L’idée, c’est d’aller capter l’énergie qui se trouve dans le sol, à moins de trois mètres, à faible profondeur, mais de manière à avoir un air à peu près constant toute l’année, aux alentours de 8 à 15°C, ce qui nous permet de faire du rafraîchissement l’été et de préchauffer l’air admissible dans nos systèmes de pompe à chaleur pour avoir des faibles consommations électriques. L’idée, c’est de généraliser ce système dans nos bâtiments mais également de le vendre. Le souhait est d’en faire un développement à part dans Les Constructeurs du Bois, avec la fourniture d’un système permettant d’avoir des installations qui produisent de l’énergie dans les bâtiments à faible coût. Le premier prototype doit sortir au second semestre 2023 et après, nous travaillerons avec des industriels pour essayer de professionnaliser notre prototype.

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