Engagée de longue date en matière de RSE, l’entreprise de services du numérique Sigma (730 salariés, 70 M€ de CA) installée à La Chapelle-sur-Erdre (44) a franchi une nouvelle étape en 2021. Elle a inscrit sa démarche environnementale dans son plan stratégique, dont elle constitue l’un des trois piliers. Dans ce cadre, le groupe informatique vise une réduction de 55 % de ses émissions de gaz à effet de serre (GES) à l’horizon 2030, avec une étape de moins 40 % en 2026. Pour suivre au plus près ces émissions et mesurer l’efficacité des actions mises en place, Sigma a fait le choix de réaliser un bilan carbone annuel, plutôt que tous les quatre ans. "Nous travaillons même sur un pilotage encore plus fin des postes importants avec des bilans trimestriels. À terme, le but est d’être dans l’anticipation plutôt que dans le suivi", explique Thierry Soulard, en charge de la RSE au sein de Sigma.
Achats et déplacements
Les intrants, c’est-à-dire les achats de matériel, constituent la principale source des émissions de GES. Sigma a donc mis en place des actions pour agir directement ou indirectement auprès de ses fournisseurs pour les sensibiliser à cette problématique. Le second poste important est représenté par les déplacements et, plus particulièrement, les trajets domicile-travail. Pour réduire leur impact environnemental, l’entreprise a mis en place un dispositif complet visant à favoriser les modes de transport alternatifs à la voiture individuelle : lancement dès 2012 d’un plan de mobilité interentreprises, prise en charge à 70 % des titres de transport en commun, forfait mobilité, création d’un site interne de covoiturage… Plus récemment, Sigma a participé au Défi Mobilité organisé par Nantes Métropole pour promouvoir la mobilité durable. Le challenge a mobilisé 170 collaborateurs de l’entreprise, permis d’économiser 23 000 km et contribué à tester de nouveaux usages. "L’autonomie énergétique est également un volet important politiquement, même si les volumes concernés sont moindres. C’est pourquoi, nous avons installé des panneaux photovoltaïques, produits localement par Systovi, sur nos bâtiments et allons développer d’autres projets", complète Philippe Oléron, président de Sigma.
Accord d’intéressement
Depuis le début de l’année, trois groupes de travail réunissant une trentaine de salariés réfléchissent à d’autres pistes d’action. Leurs travaux ont d’ores et déjà abouti à l’ouverture d’une ressourcerie interne pour limiter les déchets. "Les salariés viennent déposer le matériel dont ils n’ont plus l’usage. Celui-ci est récupéré et trié par une classe de sept collégiens autistes de l’École extraordinaire que nous accueillons au sein de la Ressourcerie. Ensuite, les salariés peuvent s’adresser à la Ressourcerie plutôt qu’à l’Économat pour s’approvisionner en fournitures", décrit Philippe Oléron. L’objectif est de sensibiliser et faire monter en compétences l’ensemble des équipes sur les thématiques RSE. Pour aller plus loin et plus vite, l’accord d’intéressement de l’entreprise comprend une part variable liée au taux de réduction annuel des émissions de GES. "À terme, nous souhaitons que nos collaborateurs soient "RSE native" et que cela se traduise dans notre offre aux clients", indique Thierry Soulard.
