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Orthopus lève 2 millions d’euros pour commercialiser son bras robotique
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Orthopus lève 2 millions d’euros pour commercialiser son bras robotique

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La start-up nantaise Orthopus, fondée en 2018, vient d’obtenir deux millions d’euros pour commercialiser son premier bras robotique, qui se fixe sur un fauteuil roulant afin d’aider les patients dans leurs mouvements. Elle prépare en parallèle deux autres bras, pour les patients qui ont besoin d’une assistance plus poussée.

David Gouaillier présente le premier bras robotisé d’Orthopus, Supporter, attaché à un fauteuil roulant — Photo : Benjamin Robert

Le credo d’Orthopus ? "Rendre le système de santé plus juste". La start-up vient de lever deux millions d’euros afin d’industrialiser et de commercialiser son premier bras d’assistance robotique, baptisé Supporter. Ce dispositif est dédié aux personnes en fauteuil roulant, atteintes de maladies musculaires comme la myopathie. La start-up, fondée en 2018 et localisée au Karting, un hôtel d’entreprises créatives situé sur l’Île de Nantes, vend son dispositif à un prix qui se veut responsable, 5 000 €, "soit 30 à 40 % de moins que les produits concurrents, notamment grâce à des marges plus petites", précise David Gouaillier, fondateur et directeur général d’Orthopus, qui place l’économie sociale et solidaire au cœur de sa société.

Les ventes débuteront en Europe, et notamment aux Pays Bas, où ce type de dispositifs est remboursé de longue date par le système de soin. "Ce n’est pas pour rien que trois de nos concurrents (Focal Meditech, Armon Products et Assistive Innovations) sont situés là-bas", poursuit David Gouaillier. Depuis peu, l’Allemagne rembourse également ces produits, et la société, qui compte aujourd’hui 12 salariés, ira aussi sur ce marché. La commercialisation dans l’Hexagone s’effectuera par le biais du distributeur rennais Ergo Diffusion, même si la Sécurité sociale ne prend pas encore en charge ce type d’appareil. D’ailleurs, une partie de la levée de fonds financera un essai clinique afin d’y remédier. "Celui-ci sera réalisé sur 12 patients, enfants comme adultes", détaille David Gouaillier. Ce projet pourrait aboutir à un remboursement en France d’ici environ trois ans.

Un moteur "proprioceptif"

Le bras Supporter possède un moteur, le cœur de la technologie d’Orthopus, qui le distingue des autres modèles sur le marché. "Notre moteur est proprioceptif : il perçoit la position du bras et s’adapte en fonction. Si le patient se saisit d’un verre par exemple, l’appareil détectera la différence de masse automatiquement, et augmentera l’aide fournie. Le but est aussi de détecter l’ambition de mouvement. Le bras s’adaptera alors à l’état de forme du patient qui peut varier au cours d’une journée", détaille David Gouaillier. Cet avantage permet à Octopus de supprimer la télécommande qui accompagne les autres dispositifs aujourd’hui sur le marché. L’utilisation du bras est ainsi plus simple pour le patient. "Nous regardons d’autres marchés comme celui des troubles musculosquelettiques", ajoute David Gouaillier, qui porte l’ambition d’en vendre une centaine par an.

Le bras Supporter possède un moteur et permet d’accompagner les mouvements du bras — Photo : Orthopus

Deux autres produits à venir

En parallèle de Supporter, Orthopus travaille à sa diversification avec deux autres bras robotisés. L’un d’eux, nommé Partner, comprendra trois moteurs et se destinera aux patients moins autonomes. "Il apportera en plus un soutien pour les mouvements horizontaux entre gauche et droite, afin de soulager l’épaule". Ce modèle devrait être commercialisé l’année prochaine. Le troisième de la gamme sera un bras entièrement robotique, qui se compose de six moteurs et d’une pince mécanique. Dans ce cas, il n’accompagnera alors plus le bras, mais se contrôlera grâce à un joystick manipulé par le patient. "L’ambition est d’atteindre les 30 à 40 millions d’euros sur les trois produits d’ici 5 ans", planifie David Gouaillier.

Orthopus réalise lui-même l’assemblage de ses produits dans ses locaux de 150 m². Mais la start-up est aujourd’hui à l’étroit et cherche un nouvel espace plus grand à Nantes. Et si possible, rapidement, car le dirigeant ne compte pas perdre de temps. "Nous visons aussi une ouverture sur le marché nord-américain. Cela fera l’objet de notre future série A, d’ici un an et demi".

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