Planter, cultiver puis récolter en Vendée la périlla, une plante aromatique originaire d’Asie du Sud-Est, pour l’exploiter. Salvia Nutrition, PME de 19 collaborateurs spécialisée dans l’aromathérapie et basée à Landeronde près de la Roche-sur-Yon, a tenté ce pari inédit sur 9 hectares. Mi-novembre, la première huile végétale made in Vendée issue de la graine de la périlla devrait être pressée. "La plus riche en oméga 3 de tout le règne végétal et la plus équilibrée en termes de composition", assure Paul Grossin, directeur général de Salvia Nutrition dont il détient 100 % du capital. La feuille de la plante permettra en outre de produire de l’huile essentielle.
Cette culture pourrait paraître anecdotique au regard de l’activité de Salvia Nutrition qui compte 142 références, que ce soit des compléments alimentaires ou des produits cosmétiques biologiques à base d’huiles essentielles, d’huiles végétales et de plantes. "Mais elle nous permet de démontrer aux agriculteurs locaux que s’ils cultivent des plantes médicinales en plus de leur culture traditionnelle, leur rentabilité sera importante", explique Paul Grossin.
Importer des plantes reste indispensable
La PME vendéenne se fait un point d’honneur à privilégier la filière locale pour s’approvisionner, "même si c’est plus cher", remarque son directeur général. Lequel de préciser : "Nous travaillons en premier lieu avec des coopératives ou des agriculteurs indépendants de Vendée ou plus globalement des Pays de la Loire", mais au regard du climat, "nous devons importer certaines plantes qui sont incontournables dans notre métier", lesquelles proviennent notamment de Madagascar, la Réunion ou d’Inde.
C’est sur le site de Landeronde, où l’entreprise a déménagé voici un peu plus d’un an, que s’effectue, en laboratoire, la recherche et développement autour des produits, le conditionnement étant pour sa part sous-traité. Salvia a développé 60 formules qui lui sont propres. Ayant clos son dernier exercice, en juin 2021, sur un chiffre d’affaires d’environ 3 millions d’euros, Salvia Nutrition réalise 30 % de ses ventes via son propre site internet, les 70 % restants se déclinant entre divers canaux de distribution (pharmacies, parapharmacies, magasins bio…). 5 % de son chiffre d’affaires est tourné vers l’étranger, ses produits étant commercialisés en Espagne, Belgique, aux Pays-Bas et en Suisse. "Nous avions des opportunités au Brésil et aux Émirats arabes unis, malheureusement stoppées avec le Covid", regrette Paul Grossin.
Améliorer la vocation touristique de l’entreprise
Si ce projet de développement à l’export est avorté, d’autres vont sortir de terre ces prochaines semaines. Lavande, plantes médicinales, arbres fruitiers et vivriers vont être plantés sur le site de l’entreprise pour en développer la vocation touristique. Salvia Nutrition ouvre déjà ses portes au public une partie de l’année et souhaite aller plus loin dans cette démarche. En parallèle, la plantation de 250 arbres répond à la volonté de compenser son empreinte carbone, la PME ayant érigé son nouveau site sur un terrain jusqu’alors vierge de toute construction.
