Avec un nom de commune pareil, Saint-Mars-du-Désert, on pourrait croire que rien n’y pousse. Mais c’est tout le contraire : la PME Evadea implantée dans cette bourgade du nord de Nantes s’est donné pour spécialité depuis 50 ans de produire des substrats de culture, autrement dit des terreaux. "Nous adressons deux marchés en BtoB, explique Guillaume Paszula, le président du groupe qui compte aujourd’hui 47 salariés. D’un côté les professionnels, horticulteurs, maraîchers, pépiniéristes, et, de l’autre, les distributeurs qui vendent nos productions au grand public, comme les jardineries ou les magasins de bricolage."
Chaque année, 170 000 m3 de substrats de culture, soit environ 4 millions de sacs, sortent des lignes de production de la PME. "Nous venons d’achever la construction d’un nouveau bâtiment de 4 200 m2 qui a nécessité 1,2 million d’euros d’investissement, précise le dirigeant. Il accueillera une nouvelle ligne de production de terreaux à la mi-2024. Elle nous permettra de multiplier par trois nos capacités de production de substrats de culture." Dans le plan d’investissement 2018-2024, cette nouvelle ligne absorbera 3 millions d’euros. Si aujourd’hui le chiffre d’affaires de l’entreprise atteint 18 millions d’euros, le dirigeant table sur un chiffre d’affaires en hausse pour les années à venir en visant 25 millions d’euros d’ici à 2028, grâce à ce nouvel outil. "Il permet une montée en puissance en qualité, en production, jusqu’à 400 000 m3, et en automatisation et digitalisation."
Retour en force du jardinage et débétonisation des villes
L’ambition du groupe s’inscrit dans un contexte favorable où le jardinage fait un retour en force chez les particuliers, à la campagne et en ville. "Nous sommes aussi dans une période favorable où la revégétalisation des villes est en cours, explique Guillaume Paszula. On végétalise les toitures, les parkings, les écoles. On enlève du béton en ville et on plante des arbres et des fleurs à la place. Les particuliers végétalisent leur balcon et leur terrasse, et cultivent leur potager."
Pour produire ses substrats de culture, l’entreprise utilisait en autres une tourbière locale. "Mais depuis dix ans, la loi l’interdit, rapporte le dirigeant. Nous nous fournissons auprès des Pays baltes qui ont de vastes tourbières. Mais nous innovons, en développant de nouveaux substrats à base de terre de bruyère, de fibres de bois, d’écorces et de déchets verts, des matériaux de substitution qui permettent de préserver les ressources naturelles."
Cette orientation répond également à la démarche RSE très volontariste, et plus large, de la société dont le nom Evadea signifie Environnement par la valorisation d’éléments agronomiques. "Nous utilisons de plus en plus de matières premières produites en locale, et issues des déchets verts que nous valorisons, argumente le dirigeant. Par ailleurs, notre nouveau bâtiment sera couvert de 2 000 m2 de panneaux photovoltaïques, qui s’ajoutent aux 6 000 m2 que nous avons déjà. Cette énergie verte produite est réinjectée dans le réseau, pour l’équivalent de la consommation de 375 foyers." Enfin, le dirigeant ajoute : "Quand on modernise son outil de travail, c’est aussi pour nos salariés, pour réduire la pénibilité grâce à des machines plus performantes."
