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Référence du Grand Ouest, le promoteur rennais Giboire part à la conquête de l’Hexagone
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Référence du Grand Ouest, le promoteur rennais Giboire part à la conquête de l’Hexagone

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Le groupe Giboire est une histoire familiale qui traverse quatre générations. Le promoteur rennais fête ses cent ans en 2023 et engage une nouvelle phase de développement autour de trois axes : extension géographique, nouveaux métiers, transition environnementale. Dans sa montée en puissance, l’entreprise va pouvoir s’appuyer sur 315 millions d’euros de fonds propres.

François Giboire (à gauche) et Olivier Biancarelli, codirigeants du groupe Giboire. Le nouveau tandem veut faire du promoteur rennais un acteur d’envergure nationale — Photo : Baptiste Coupin

En 2023, le groupe rennais Giboire (230 collaborateurs, 206 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2021), l’un des principaux acteurs immobiliers indépendants du Grand Ouest et entreprise emblématique de Bretagne, fêtera ses cent ans. Une longévité exceptionnelle pour cette société à capital 100 % familial qui évolue sur le métier de la promotion immobilière depuis 1955 - son premier projet fut un immeuble d’habitation à Saint-Jacques-de-la-Lande - et sur le reste de la chaîne de valeur de l’immobilier : aménagement foncier, transaction en habitation et immobilier d’entreprise et de commerce, gestion locative et conseil en investissement. Le groupe produit 550 logements neufs et installe quelque 1 000 entreprises chaque année. Giboire c’est aussi 5 500 logements en gestion. L’ETI bretonne n’est pas rassasiée pour autant et montre son appétit. C’est d’ailleurs au sein de la "cantine familiale", chez Virginie Giboire, cogérante du restaurant étoilé Racines à Rennes, que François Giboire (fils de Michel Giboire, président du groupe, NDLR) et Olivier Biancarelli, nouveau tandem à la direction générale, ont dévoilé, début juillet, les nouvelles ambitions du groupe. D’acteur régional, Giboire annonce vouloir devenir un acteur "d’envergure nationale".

"Il a fallu être patients"

Trois intentions ont ainsi été fixées dans le projet "Imagine 2027", élaboré avec l’ensemble des équipes : la conquête géographique ; la création de nouveaux métiers ; la transition environnementale. "Concrètement, nous avons fait un travail sur les fondamentaux et les valeurs qui nous alignent. Et ensuite, nous avons travaillé sur nos axes business", révèle Olivier Biancarelli, ancien directeur général adjoint du groupe Engie, arrivé chez Giboire en septembre 2021 après un début de carrière dans les hautes sphères de l’administration (il a été conseiller de Nicolas Sarkozy alors président entre 2010 et 2012, NDLR). Le dirigeant de 51 ans, qui souhaitait rejoindre une entreprise avec "de fortes valeurs", est arrivé chez Giboire par l’entremise de Christophe Béchu, nouveau ministre de la Transition écologique. Son expérience en matière de développement d’activités en lien avec les territoires - et son carnet d’adresses - va servir le premier chantier du groupe rennais : la conquête de nouvelles régions.
Le promoteur aménageur (métier qui porte pour 90 % du chiffre d’affaires de l’entreprise) se développe historiquement sur la Bretagne et les Pays de la Loire, dans la réalisation de projets d'habitation et de bureaux (50/50). Mais sa conquête de l’Île-de-France, commencée en 2017, lui a donné des idées. "Nous sommes partis de rien et aujourd’hui nous comptons une quinzaine d’opérations sur différents produits", sourit François Giboire, 36 ans, qui représente la quatrième génération des Giboire dans l’entreprise. Le jeune homme travaille depuis 2013 au sein de l’activité promotion du groupe, avec "un flair aiguisé", relève son binôme. Le chiffre d’affaires de Giboire en région parisienne devrait atteindre les 70 millions d’euros en 2022, soit le tiers de ses revenus globaux. "Pendant cinq ans, il a fallu être patients, investir dans le foncier, dans des locaux (ouverture d’un bureau rue de Marignan, à Paris) et dans les équipes. C’est cette méthode que l’on va reproduire en région", annonce Olivier Biancarelli. Trois nouveaux terrains de jeu ont été choisis : Nouvelle-Aquitaine (Bordeaux et la façade atlantique), Auvergne-Rhône-Alpes (Lyon, Saint-Etienne…) et Arc méditerranéen (Marseille et Montpellier).

Michel Giboire, président du groupe Giboire. L’homme d’affaires, aux commandes de l'ETI depuis 1995, a donné son feu vert au nouveau projet stratégique — Photo : Valentine Lecomte

Pour accompagner cette expansion, la société familiale prévoit de recruter fortement. L’ambition est là : Giboire se projette sur un chiffre d’affaires de 500 millions d’euros "dans quelques années" et un doublement de ses effectifs. À court terme, à fin 2022, l’entreprise devrait accueillir 45 nouveaux salariés.

Création d’un pôle services et nouveaux métiers

Le second axe porte sur la diversification de ses métiers, pour "répondre aux nouveaux usages". Aux côtés de ses ingénieurs (ceux travaillant sur les chantiers) et de ses commerciaux (ceux opérant dans les agences), de nouveaux talents vont venir grossir les rangs. Car Giboire a décidé de se lancer pêle-mêle dans le coworking, le syndic et l’hôtellerie. Des métiers qui seront regroupés au sein d’un même pôle services. Pour ce qui est du coworking, un premier espace de 1 500 m² ouvrira ses portes à Rennes, cet été, sous la marque Le Pod. D’autres vont suivre à Cesson-Sévigné et Angers. Giboire mise aussi sur l’activité de syndic avec une filiale créée début 2022 : Maestro Syndic, qui compte actuellement cinq collaborateurs. Sa volonté : offrir aux acquéreurs "une garantie dans le temps. Assurer que l’immeuble, dans 5 ans, 10 ans ou 15 ans, sera bien tenu", énonce Olivier Biancarelli. Enfin, le dernier métier sur lequel le groupe avance ses pions est celui de l’hôtellerie. Un premier hôtel neuf 4 étoiles, comprenant une centaine de chambres, ouvrira ses portes en 2025. Il s’agit de l’établissement Les Roches rouges à La Baule (Loire-Atlantique). "Nous savons construire des hôtels. On souhaite maintenant pouvoir les exploiter", prévient François Giboire. Le groupe souhaite rester "opportuniste" pour faire entrer 2-3 nouveaux établissements dans son giron dans le courant 2022.

La résidence "Paris Venelles" construite par le groupe Giboire, à Paris, dans le 20e arrondissement. L’immeuble est conçu intégralement en structure bois — Photo : Giboire - Sly

Le dernier axe sur lequel Giboire entend s’affirmer est celui de la transition environnementale. Le groupe a la volonté de réduire son empreinte carbone et de faire évoluer ses techniques de construction, en lien avec les enjeux du moment. L’utilisation de matériaux biosourcés entre dans cette veine. Le groupe met en exergue le projet "Paris Venelles", un immeuble collectif dans le 20e arrondissement de Paris conçu intégralement en structure bois. Dans l’objectif de zéro artificialisation nette à l’horizon 2030, le réaménagement urbain et de friches industrielles est également une voie à suivre.

315 millions d’euros de fonds propres

Pour pouvoir conduire les nouvelles opérations, Giboire va pouvoir piocher dans son trésor de guerre : 315 millions d’euros de fonds propres. "Nous avons une solidité financière qui est un gage de liberté et d’indépendance", rend compte François Giboire. Regardant désormais à l’échelle nationale, le recours à de la dette bancaire est aussi évoqué.
Le nouveau plan stratégique a obtenu l’aval de Michel Giboire, 64 ans, qui préside aux intérêts de la famille et des actionnaires depuis 1995. "Il est à fond dans la partie", commente Olivier Biancarelli. "Nous sommes dans une transition mais avec ses 40 ans d’expérience, nous avons encore beaucoup besoin de lui", poursuit son fils, François. Le mode de gouvernance évolue cependant comme le montre la mise en place d’un comité exécutif, en mars dernier, composé de 12 personnes (dont deux "Giboire", Michel et François). Giboire entame son nouveau siècle avec une vision plus collective et partagée du business.

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