Loin des faillites bancaires survenues ces derniers jours aux États-Unis ou du sauvetage in extremis du Crédit Suisse - racheté en catastrophe par UBS -, le Crédit Agricole, lui, n’est pas près de s’effondrer. "C’est la banque la plus capitalisée d’Europe", renseigne Olivier Auffray, président de la caisse régionale d’Ille-et-Vilaine. "Nous avons de très bons ratios sur la solvabilité, la rentabilité globale et sur la liquidité de nos placements", complète Jean-Yves Carillet, directeur général. Les deux dirigeants avaient le sourire à l’occasion de la présentation des résultats 2022 de la banque bretillienne. "La dynamique du département s’est confirmée en 2022 grâce aux secteurs traditionnels (agriculture, agroalimentaire…) et à des filières qui se développent comme les énergies renouvelables et la cybersécurité", expose Jean-Yves Carillet. La banque mutualiste en a tiré profit. Elle fait état d’une "année record", tant sur le crédit que sur l’épargne.
Un PNB en hausse de 9 % sur un an
La caisse régionale, qui a fidélisé 27 000 nouveaux clients en 2022 (521 000 clients en totalité), a ainsi financé 3,4 milliards d’euros de crédits (+0,9 %), pour un encours global de 15 milliards (+9,2 %). L’encours d’épargne confiée progresse, lui, de 8,7 %, grâce à la dynamique des livrets. Sa collecte globale s’élève à 18 milliards d’euros (+3,9 %). Profitant de cet allant commercial, ses résultats financiers demeurent solides. À fin 2022, le produit net bancaire de l’entreprise (PNB) s’élève à 295,4 millions d’euros, en progression de 9 % sur un an. Son résultat net ressort quant à lui à 48,3 millions d’euros. Côté emplois, 2022 aura aussi été une année record pour la banque verte. L’établissement a recruté 171 collaborateurs en CDI. Il emploie 1 600 collaborateurs à ce jour, répartis dans 115 agences en milieu rural et dans les villes.
"Effets de bord"
En ce début 2023, les dirigeants du Crédit Agricole d’Ille-et-Vilaine surveillent de près la hausse de l’inflation, en raison "des effets de bord sur l’habitat (une activité déficitaire pour la banque) et les coûts du crédit". Ils anticipent un point haut "à l’été". Pour autant, Olivier Auffray et Jean-Yves Carillet rassurent : "il n’y a pas de secteurs en crise". L’activité commerciale allant bien, la banque accélère sur de nouveaux leviers de business comme la transition énergétique. "Il y a de gros besoins des professionnels, agriculteurs et entreprises sur des projets de transition et d’efficacité énergétiques. La hausse des prix de l’énergie le justifie", exprime Jean-Yves Carillet. Un service dédié à la caisse régionale, composé d’ingénieurs énergéticiens, travaille à ces questions. Dans ce même service, des experts conseil aident les dirigeants à aller plus loin dans leurs stratégies RSE. La banque montre l’exemple. Elle vient de faire valider par ses actionnaires un projet autour de l’entreprise à mission. La démarche a été lancée il y a plus d’un an, avec la contribution de toutes les parties prenantes de l’entreprise, salariés et administrateurs. Elle permettra d’inscrire dans ses statuts des engagements forts et durables dans les domaines sociaux, sociétaux et environnementaux.
