La filière aéronautique des Hauts-de-France se structure
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La filière aéronautique des Hauts-de-France se structure

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Avec le lancement récent de la marque Aér'Hauts-de-France, la Région veut faire sortir de l'ombre sa filière aéronautique. Regroupant 130 entreprises, dont 8 acteurs mondiaux, celle-ci représente 8 500 emplois directs.

Dans les Hauts-de-France, la filière aéronautique regroupe 130 entreprises et représente 8 500 emplois directs — Photo : Pixabay

Les Hauts-de-France n’ont pas à rougir face à l’Occitanie en matière d’aéronautique. Ce secteur économique regroupe 130 entreprises, dont 8 acteurs mondiaux, notamment le site historique de Stelia Aerospace (CA : 2,2 Md€, 6 900 salariés), filiale d’Airbus. Basé à Méaulte (Somme), celui-ci a permis l’émergence de l’industrie aéronautique sur le territoire durant l’entre-deux guerres et est aujourd’hui le plus gros employeur du département.

8 500 emplois directs

La filière compte environ 8 500 emplois directs, et 34 sous-traitants d’envergure européenne. Elle est principalement axée sur des activités d’assemblage de grands équipementiers, l’usinage de pièces et la réalisation d’outillage. Un poids économique conséquent, que la région veut mettre en valeur. En juin dernier, elle a créé la marque « Aér’Hauts-de-France » pour fédérer les acteurs et surtout pour rendre la filière régionale visible sur la scène nationale et européenne.

Le cluster Altytud (ex PHMA, Pôle hydraulique et mécanique d’Albert), créé il y a un an, permet également à la filière de mieux se structurer et englobe désormais l’ensemble de la région. « Nous avons 58 adhérents, dont 48 sont des industriels, avec 80 % de PME-TPE », explique la présidente Aline Doyen, elle-même dirigeante de l’entreprise Somépic Technologie et Finition (Bouzincourt et Albert), dont 80 % du CA (12 M€ en 2018) provient de la filière aéronautique.

Ce cluster est un véritable atout, selon Philippe Fauquet, directeur du site Blondel Aérologistique (140 salariés à Méaulte), « car il permet de réunir autour de la table, lors d’une même soirée, une vingtaine d’industriels avec qui nous pouvons échanger sur nos problématiques, la manière dont on pourrait travailler ensemble, etc. ». Autre avantage selon le dirigeant, la visibilité au niveau national. « Nous participons au salon du Bourget, mais nous ne pouvons pas en faire d’autres : Altytud nous représente ». Des écoles font également partie du cluster, car le secteur recrute constamment. « Nous avons des difficultés à trouver des jeunes, pourtant les formations sur notre territoire sont solides et les diplômes sont adaptés », ajoute Aline Doyen.

Le défi de la compétitivité

Le principal défi de la filière aéronautique, dans les années à venir, sera de rester compétitif. « Nous sommes en concurrence directe avec les pays à bas coût, notamment ceux du Maghreb, détaille la présidente d’Altytud, mais nous pouvons encore compter sur notre qualité française qui est connue et reconnue ».

Le cluster souhaite aussi développer les groupements momentanés d’entreprises, pour répondre à des appels à projets importants. « Cela évite que les PME soient isolées, selon Aline Doyen. Il nous arrive encore de découvrir des entreprises dans la région que nous ne connaissions pas ». Une fois par mois, les membres d’Altytud se réunissent et des visites de site sont aussi organisées. Récemment, c’était le cas de la société Spécitubes (45 M€ de CA 2018), à Samer, près de Boulogne-sur-Mer, qui fabrique des tubes spéciaux pour l’industrie aéronautique, « c’est une niche, mais dans un avion, les tubes sont partout », précise la présidente.

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