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Notre-Dame-des-Landes : "Je m'interroge sur la volonté des médiateurs"
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Bruno Hug de Larauze Bruno Hug de Larauze "Je m'interroge sur la volonté des médiateurs"

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Le dirigeant Bruno Hug de Larauze, en tant que président du club des Trente représentant les ETI de Bretagne, Loire-Atlantique et Vendée et en tant que président de l'association Ouest Logistique, a rencontré les médiateurs nommés en juin par le Premier Ministre pour trouver, dans les six mois, une solution à l'épineux dossier du transfert de l'aéroport de Nantes Atlantique à Notre-Dame-des-Landes. Interview.

— Photo : Le Journal des Entreprises

Le Journal des entreprises : Bruno Hug de Larauze, dans quel état d'esprit vous êtes-vous rendu à cet entretien ?

Bruno Hug de Larauze : « Nous pensons qu'il est important de rencontrer les médiateurs nommés par le gouvernement. En revanche, nous nous interrogeons sur leur volonté. Cherchent-ils vraiment à trouver une solution acceptable pour tous ou s'agit-il d'une façon détournée d'enterrer le dossier ? Je ressens une volonté d'écoute mais je m'interroge sur leurs profils qui sont très hétérogènes. »

Quels sont les principales raisons selon vous qui justifient le transfert de l'actuel aéroport à Notre-Dame-des-Landes ?

B.H.L. : « La première est que si ce transfert devait ne pas se faire, nous nous trouverions face à un déni de démocratie. Ce projet a quand même à son actif 178 décisions de justice et un référendum en sa faveur. Nous enverrions également un message extrêmement grave et négatif aux citoyens français. L'Etat, porteur du projet, apparaîtrait décrédibilisé et impuissant à faire respecter sa décision. Et je ne parle pas de l'image désastreuse véhiculée par les zadistes à l'étranger. C'est d'ailleurs un sujet à part entière. Que l'aéroport se fasse ou non, il est illusoire de penser que les zadistes partiront spontanément. »

Concernant le volet économique, quels sont vos arguments ?

B.H.L. : « Je considère que l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes doit aider à maintenir les grands centres de décision économiques dans le Grand Ouest. Pour cela, il est impératif que l'on puisse faire des allers-retours en Europe dans la journée. Si on n'améliore pas l'accessibilité de notre territoire, on le fragilise. Et l'accessibilité englobe tous les moyens de transport : rail, route, aérien... Ce projet est structurant pour l'Ouest et il est créateur d'emplois. »

La solution qui consisterait à agrandir l'aéroport actuel n'est-elle pas pertinente à vos yeux ?

B.H.L. : « Il faut bien voir que Notre-Dame-des-Landes est un projet qui s'inscrit dans la durée et qui n'est pas seulement nantais. Il correspond à une vision d'avenir de notre territoire de l'Ouest. Or on prévoit un trafic d'environ 9 millions de passagers d'ici 2050. Nantes Atlantique, quoi qu'on fasse, ne peut guère aller au-delà. Etudier des alternatives au projet de Notre-Dame-des-Landes nécessiterait de reprendre des consultations très lourdes et fatalement longues. Je tiens également à préciser qu'il s'agit d'un projet de "transfert". Le pire serait de conserver deux infrastructures concurrentielles au niveau des passagers. Dans ce cas, le risque financier serait assuré de se concrétiser. »

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