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Les acteurs français de l'hydrogène dans les starting blocks
France # Production et distribution d'énergie

Les acteurs français de l'hydrogène dans les starting blocks

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La filière française de l'hydrogène compte des dizaines d’acteurs innovants qui interviennent à des échelons différents dans les chaînes de production, de logistique et de distribution.

Le constructeur tarnais Safra s’associe au lyonnais Symbio, filiale de Michelin et Faurecia, pour développer 1 500 bus à hydrogène — Photo : Gilles Cayuela

Trente pays dans le monde se sont d’ores et déjà dotés d’une stratégie hydrogène et la France entend bien occuper une place de choix dans cette course internationale vers la transition écologique. Aux côtés des géants que sont Engie, EDF et Total, une multiplicité d’acteurs innovants est apparue sur ce marché naissant. Certains sont positionnés sur la vente de systèmes de production et de distribution d’hydrogène décarboné comme la pépite rhônalpine McPhy Energy, cotée en Bourse depuis 2014, qui fait partie des pionniers de l’hydrogène-énergie en France.

D’autres comme la société Genvia, émanation du groupe Cameron-Schlumberger et du CEA (commissariat à l’énergie atomique) veut créer à Béziers une "gigafactory" pour produire des électrolyseurs haute température à oxyde solide qui visent à réduire la consommation d’électricité par kilogramme d’hydrogène produit.

Des solutions nouvelles de stockage

Dans le domaine du stockage et de la logistique, trois voies intéressantes sont explorées par les entreprises françaises. Nexeya Hensoldt développe des solutions innovantes de stockage gazeux haute pression pour assurer le transport de l’hydrogène. "D’autres travaillent sur des solutions de stockage d’hydrogène liquide comme Ariane Group ou Air liquide, l’un des plus gros producteurs mondiaux d’hydrogène, ou encore l’entreprise HySiLlabs, basée à Aix-en-Provence. Cette jeune pousse a mis au point une technologie permettant de charger un vecteur liquide en hydrogène relâché ensuite sous forme gazeuse par un procédé de catalyse", détaille Bertrand Chauvet, président du cabinet de conseils Seiya Consulting, spécialisé dans l’hydrogène.

Des solutions nouvelles de mobilité

Dans les applications stationnaires, la start-up Powidian, créée en 2014 à partir d’un essaimage d’Airbus, fabrique des stations autonomes d’énergie permettant de stocker sous forme d’hydrogène l’électricité produite avec des énergies renouvelables, puis de transformer à nouveau l’hydrogène en électricité grâce à une pile à combustible. Ces stations permettent d’équiper des sites isolés à la façon d’un groupe électrogène mais sans rejets de CO2.

Pragma Industries basée, elle, à Biarritz, produit des vélos électriques d’un nouveau genre fonctionnant à l’hydrogène, dotés d’une autonomie de 100 kilomètres (en moyenne le double de celle d’un vélo électrique ordinaire).

La société grenobloise Symbio, créée en 2010 et rachetée depuis par Michelin et Faurecia, a quant à elle développé une pile à combustible s’adaptant aux véhicules électriques de série pour prolonger leur autonomie. Après avoir déployé son système sur des Renault Kangoo dès 2012, elle équipe aujourd’hui les bus hydrogène du constructeur français Safra et travaille avec le groupe Stelliantis sur des véhicules utilitaires.

Création d'un observatoire

Pour structurer la filière, France Hydrogène a dévoilé début mars 2021 la nouvelle version de Vih'Hy, son observatoire internet de l'hydrogène, pour rendre compte du déploiement de la filière dans l'Hexagone. Le site met en avant les chiffres clés de la filière et propose une cartographie interactive sur laquelle figurent les principaux projets menés dans l'Hexagone. S'ajoutent un annuaire des acteurs de la filière ainsi qu'une base documentaire permettant aux porteurs de projets d'identifier plus facilement les bonnes pratiques et réglementations en vigueur.

"Cet outil vise aussi à faciliter la mise en relation entre grands industriels et PME pour accélérer la structuration de la filière et son passage à grande échelle, explique Philippe Boucly, président de France Hydrogène. Nous étions 120 début 2019. Nous sommes aujourd'hui plus de 300." Des webinaires et la création de délégations régionales doit permettre aux acteurs français de se rencontrer et de développer du business ensemble.

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