L'actionnariat salarié a doublé dans les PME depuis 2015
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L'actionnariat salarié a doublé dans les PME depuis 2015

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Selon une étude du cabinet Eres, l'actionnariat salarié, longtemps réservé au secteur coté, concerne aujourd'hui 9 % des PME contre 4 % en 2015. Il faut y voir l'effet conjugué de la loi Pacte et de l'évolution des mentalités.

75 % des entreprises ayant mis en place un dispositif d'actionnariat salarié soulignent son efficacité pour motiver, impliquer, fédérer et fidéliser les salariés — Photo : Benis Arapovic

L’actionnariat salarié a doublé entre 2015 et 2021 dans les PME, passant de 4 à 9%. C’est ce que révèle une étude de la société Eres, menée par OpinionWay sur un échantillon de 418 entreprises de plus de 20 salariés. Cette dynamique constitue une nouveauté. En effet, si la France se classe comme le champion de l’actionnariat salarié en Europe, selon les chiffres de la Fédération Européenne de l’Actionnariat Salarié, le phénomène était jusqu’à présent réservé aux entreprises cotées, dont 74 % disposent d’un plan d’actionnariat salarié collectif. La démocratisation de l’actionnariat salarié tient à plusieurs raisons. Il faut d’abord y voir la prise de conscience par les dirigeants de PME des bénéfices que peut apporter le dispositif à l’entreprise. 84% considèrent qu’associer des salariés au capital est une bonne chose. 93% des PME l'ayant fait seraient prêtes à reconduire ce choix.

Motiver, impliquer, fidéliser

Dans le détail, 75 % des entreprises ayant mis en place un dispositif d'actionnariat salarié soulignent son efficacité pour motiver, impliquer, fédérer et fidéliser les salariés. C’est pourquoi, près d’un tiers des plans sont collectifs. Parmi les autres raisons invoquées figurent l’association au projet d’entreprise, le partage des valeurs et du projet d’entreprise ou encore l’amélioration du package de rémunération. Le développement de l’actionnariat dans les PME a également bénéficié des effets incitatifs de la loi Pacte, comme l’abaissement du forfait social à 10%, voire sa suppression pour les entreprises de moins de 50 salariés ou la création d’un abondement unilatéral de l’entreprise de 2% sans condition de versement pour l’achat d’actions. Encore faudrait-il que les entreprises aient connaissance de ces avantages. Or, deux sur trois ne les connaissent pas. Parmi les freins exprimés par les PME, les enjeux de confidentialité et de transmission de l’entreprise arrivent en tête. Il faudra les lever pour que se réalise le souhait émis par le ministre de l’Économie et des finances, Bruno Le Maire, qu’en 2030 le capital des entreprises françaises soit détenu à 10% par leurs salariés.

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