Informatique, BTP, industrie... : quels secteurs recruteront d'ici 2030 ?
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Informatique, BTP, industrie... : quels secteurs recruteront d'ici 2030 ?

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L’épidémie de Covid-19 va rebattre les cartes sur le marché du travail pour au moins dix ans. Les conséquences directes et indirectes de cette crise devraient influer sur la nature du million d’emplois que le pays va créer d’ici à 2030, selon une étude prospective de France Stratégie et de la Dares.

La construction pourrait être l’un des grands gagnants de la prochaine décennie, en termes de créations d’emploi, selon l’étude de France Stratégie et la Dares — Photo : DR

Le marché du travail bascule dans le monde d’après. L’évolution de l’emploi dans la prochaine décennie devrait porter les marques de la crise du Covid-19. C’est en tout cas l’intuition de France Stratégie et de la Dares, dans leurs projections sur les métiers qui recruteront le plus d’ici à 2030.

Près d’un million d’emplois créés sur la décennie

Au total, sur cette période, le pays devrait compter 760 000 postes à pourvoir chaque année. Pyramide des âges oblige, il s’agira, à une écrasante majorité (environ 90 %), de simplement combler les départs en retraite d’une population vieillissante.

Pour autant, l’Hexagone devrait aussi créer près de 100 000 emplois par an (soit 1 million entre 2019 et 2030), d’après les deux instituts d’étude rattachés au gouvernement. Les deux tiers proviendront des services, preuve que la tertiarisation de l’économie française n’est pas près de s’arrêter.

La renaissance du BTP et de l’industrie

Pour autant, la pandémie de coronavirus devrait quelque peu changer cette donne structurelle et influer sur la nature des futures embauches. Soit directement, au profit de la santé (410 000 postes dans le médical, le paramédical et les soins), mais au détriment des "activités fondées sur les interactions sociales (hôtellerie-restauration, commerce, spectacles) et sur la mobilité (transports)". Soit indirectement, du fait des prises de conscience, nées de cette crise, autour de la transformation numérique, la transition écologique et la souveraineté industrielle.

Premier bénéficiaire de cette dynamique nouvelle : l’informatique et la recherche, avec 180 000 emplois créés (dont 115 000 pour les seuls ingénieurs informatiques). Mais l’étude parie aussi sur la résurrection de deux secteurs : la construction pourrait générer 190 000 postes (après en avoir perdu 80 000, entre 2009 et 2019), l’industrie 45 000 autres (contre -170 000 auparavant). Pour autant, le secteur secondaire maintiendrait tout juste à 10 % sa part dans l’emploi total, en raison de la poursuite de l’externalisation de certaines fonctions (conseil, distribution, R & D).

Les difficultés de recrutement parties pour durer

Ce regain de forme sur le marché du travail n’ira toutefois pas sans frictions. "La majorité des métiers en tension aujourd’hui continuerait de l’être ou verrait leurs difficultés de recrutement s’aggraver d’ici 2030", indique l’étude.

Aux activités aujourd’hui habituées à ces tensions (cadres du BTP et de l’industrie, ingénieurs informatiques…) s’ajouteront de nouvelles, jusque-là épargnées, comme les ouvriers qualifiés de la manutention, les agents d’entretien ou les ouvriers du textile. D’où l’intérêt, insistent France Stratégie et la Dares, de travailler dès aujourd’hui sur l’attractivité de ces métiers, mais aussi les transitions professionnelles, la formation initiale et continue, ou encore l’orientation des chômeurs, inactifs et immigrés vers ces emplois.

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