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Hôtellerie : la province s'en sort mieux que Paris
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Hôtellerie : la province s'en sort mieux que Paris

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Avec le Covid, la fréquentation hôtelière s’est effondrée de moitié en 2020. Mais tous les territoires ne sont pas logés à la même enseigne. La baisse a été beaucoup plus brutale en Île-de-France que dans le reste du pays.

La fréquentation des hôtels a chuté de moitié en 2020 selon l'Insee — Photo : Ser-Hotel

En ces temps d’épidémie, mieux vaut être à la tête d’un camping sur la côte bretonne ou au milieu du Massif central que d’un hôtel haut de gamme en région parisienne. C’est ce que révèle une étude de l’Insee, qui analyse l’impact du Covid sur l’hébergement touristique marchand en 2020.

-65 % de fréquentation à Paris, -39 % en Bretagne

L’étude montre d’abord que l’année a été épouvantable pour tous les professionnels du secteur, avec un effondrement de 50 % de la fréquentation en 2020 par rapport à l’année précédente. La chute a été encore plus brutale en région parisienne (-65 %). Elle a été un peu moins violente en Bretagne (-39 %), dans les Pays de la Loire (-40 %) ou en Nouvelle-Aquitaine (-41 %). Les régions les plus impactées par le Covid sont le Grand-Est (-50 %) et Sud Provence-Alpes-Côte d'Azur (-46 %).

Moins de touristes étrangers et de clientèle business

Plusieurs phénomènes expliquent de tels écarts entre la capitale, qui pèse habituellement un tiers des nuitées hôtelières du pays, et les régions. D’abord, l’effondrement de la clientèle étrangère, l’Île-de-France accueillant à elle seule la moitié de ce marché. Ensuite, la région parisienne a particulièrement souffert de la chute du tourisme d’affaires, autre segment très impacté par l’épidémie de coronavirus.

Les campings résistent, les hôtels haut de gamme plongent

Enfin, les changements de comportements des touristes français ont pénalisé l’hôtellerie parisienne. L’an passé, ils sont d’abord moins partis en vacances. Quand ils l’ont fait, ils ont préféré rester à l’intérieur de leur région ou opter pour un hébergement non marchand, c’est-à-dire chez des amis, dans la famille ou en résidence secondaire. Pour ceux qui ont choisi un hébergement marchand, le choix d’établissement s’est avéré un critère déterminant. Durant l’été 2020, la baisse de la fréquentation des campings n’a été que de 15 % quand celle des hôtels reculait de 34 %. Les établissements quatre et cinq étoiles ont été les plus désertés.

Bon score estival pour la montagne

Outre le choix d’hébergement, la destination s’avère aussi un facteur important. Le tourisme urbain n’a clairement pas la cote en ces temps de Covid, les Français préférant le bord de mer, la campagne et la montagne (en période estivale). Aveyron, Ardèche, Haute-Loire, Jura, Hautes-Alpes, etc. : neuf départements, tous situés dans des zones montagneuses, ont même réussi l’exploit d’accueillir plus de touristes durant l’été 2020 qu’un an plus tôt. Avec le nouveau déconfinement, tous espèrent renouveler une telle performance cette année.

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