Lyon
[BFM Lyon / Le JDE] L'Intercontinental craint une baisse de 65% de son chiffre d'affaires en 2020
Lyon # Hôtellerie # Conjoncture

[BFM Lyon / Le JDE] L'Intercontinental craint une baisse de 65% de son chiffre d'affaires en 2020

S'abonner

Le dernier-né des hôtels de luxe lyonnais, l’InterContinental, veut tenir bon malgré une chute prévisionnelle de son chiffre d’affaires de 65 % en 2020. La directrice lance un appel aux collectivités afin qu’elles facilitent, quand la reprise sera là, le retour de la clientèle internationale et des salons professionnels dans la capitale des Gaules.

Le 2 novembre 2020, les portes de l'hôtel de luxe InterContinental du Grand Hôtel Dieu, à Lyon, de 144 chambres abritant un restaurant, un centre de congrès de 1 500 m² et un bar ont fermé jusqu’à nouvel ordre — Photo : © Studio Jean-Philippe Nuel - Nicolas Matheu

Avec huit établissements cinq étoiles dans la métropole lyonnaise, soit 850 chambres, les hôtels de luxe, tournés vers une clientèle internationale, pourront-ils tous survivre à la crise du Covid ? L’un des derniers-nés à Lyon, l’Intercontinental, niché dans l’ancien Grand Hôtel-Dieu, monument historique rénové pour plus de 200 millions d’euros dont 80 millions pour l’établissement hôtelier, veut le croire malgré les difficultés.

Madelijn Vervood, directrice de l’Intercontinental lyonnais (groupe IGH), avait prévu un chiffre d’affaires de 16 millions d’euros pour 2020, première année d'exercice plein pour l'hôtel ouvert en juin 2019. "Le premier confinement a fait plonger les perspectives de 40 %", dépeint-elle, avec l’annulation de 3 650 nuitées individuelles (dont 2 000 nuitées étrangères), représentant une perte de 1 M€ au total, d’une centaine d'événements professionnels (soit un chiffre d’affaires non réalisé de 2,7 M€), sans compter la fermeture du bar Le Dôme, lequel réalisait 8 000 euros de revenus par jour avant sa fermeture, et du restaurant Epona.

-65 % de chiffre d'affaires sur l'année

Et le second confinement amène à une perspective de de chiffre d'affaires en chute de 65 % sur l'année. En décembre 2019 pourtant, les indicateurs étaient au vert, avec 64 % de taux d’occupation, 800 000 euros de revenus en chambre et 300 000 euros de revenus dans le centre de congrès. La moitié de la clientèle de l'hôtel provenait alors des États-Unis, de Grande-Bretagne et de Russie.

Las, moins d’un an plus tard, le 2 novembre 2020, les portes de cet hôtel de luxe de 144 chambres abritant un restaurant, un centre de congrès de 1 500 m² et un bar ont fermé jusqu’à nouvel ordre. "Nous n’avons pas souhaité maintenir un service minimum comme la loi nous y autorise, précise la directrice. Cela exige trop de main-d’œuvre et de services techniques, ce n'est pas rentable", décrit Madelijn Vervood.

Pour rattraper le retard pris sur le chiffre d’affaires, la dirigeante réfléchit à déployer une offre "business" et de coworking à l’issue du confinement. "En juin, nous avions imaginé une offre pour les familles, qui n’est d’habitude pas notre cible première, et cela a très bien fonctionné. Il nous faut rester agiles et inventifs pour nous en sortir", souligne-t-elle.

Faire revenir les touristes internationaux

Agiles, et optimistes. "Pour Noël, une période faste en général pour nous, on ne sait pas si l’on pourra ouvrir. Je me pose encore la question d’installer ou pas la décoration de Noël, qui nécessite cinq jours de travail", déplore cette Néerlandaise amoureuse de la France.

À ce stade, 92 % du personnel (120 salariés au total) est en chômage partiel, avec une prise en charge à 100 % par l’État. L’établissement, qui ne précise pas si le propriétaire du Grand Hôtel-Dieu de Lyon , Crédit Agricole Assurances, a consenti à une baisse ou une annulation de loyers, espère pouvoir compter sur les collectivités locales pour relancer le tourisme à l’issue de la crise. "Le secteur pèse 120 000 emplois directs et indirects dans la métropole. Que va-t-on faire pour faire revenir les touristes internationaux et les salons professionnels ? Comment faire pour reparler de Lyon en France et à l’étranger ? Voilà en quoi nous aurons besoin d’un coup de pouce de la Ville et de la Métropole", glisse Madelijn Vervood.

L’hôtellerie de luxe "attire à 60 à 70 % de clients internationaux qui vont mettre du temps à revenir", anticipe la directrice, qui ne voit pas de reprise véritable avant 2023.

Lyon # Hôtellerie # Conjoncture