Ulvans : Un avenir prometteur pour les algues
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Ulvans : Un avenir prometteur pour les algues

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RESSOURCES MARINES Un an après son lancement, le projet Ulvans affiche ses objectifs. La filière de valorisation des algues, née autour d'un consortium de cinq PME bretonnes, prévoit de 300 à 500 emplois indirects et 150 M€ de chiffre d'affaires à l'horizon 2020.
— Photo : Le Journal des Entreprises

Et si demain le problème des algues n'en était plus un ? Et si demain, la valorisation de l'ensemble des algues bretonnes devenait une industrie florissante et génératrice d'emplois ?L'idée est tout sauf loufoque et elle prend forme depuis 18 mois au sein du projet Ulvans. Aujourd'hui, les cinq PME bretonnes engagées dans cette filière de valorisation des algues lancent un appel aux régions pour passer de la phase d'expérimentation à la phase d'industrialisation ; le projet étant gourmand en soutiens financiers.




25 M€ investis sur 4 ans

La BPI apporte une aide de 10,7 M€ et les partenaires d'Ulvans quelque 14 M€ pour un investissement total de 25 M€. Autre demande : l'accès à la ressource. Un soutien administratif fort permettra l'accès à la ressource, en mer ou sur les plages.




Olmix à la manoeuvre

Le chef de file de cette valorisation des algues est Olmix, le groupe industriel de Bréhan (56 M€ de chiffre d'affaires et 250 salariés). Expert en valorisation de ressources naturelles via des argiles et des algues, il est engagé dans Ulvans avec trois filiales : Olmix, Melspring SA et Amadéite. PRB Technologies (30 M€ et 190 salariés), fabricant d'engrais et d'amendements à Bréhan et Agrival, filiale de la Sica de Saint-Pol sont les partenaires industriels de la première heure. L'UBS et le CNRS de Mulhouse sont présents sur le volet recherche. Enfin depuis un an, le cluster de Loire Atlantique Néopolia a rejoint l'aventure. Il a permis la construction d'un bateau prototype pour récolter les algues en mer.




50 emplois et une bioraffinerie en septembre

Les premiers résultats sont là : 50 emplois, des bateaux opérationnels pour le ramassage, des productions et l'inauguration de la première bio-raffinerie de gaz d'Agrival, le 9 septembre, à Plouenan dans le Finistère où 5 M€ ont été investis. Enfin, c'est aussi à Brains, sur le site Algapolia, en Loire-Atlantique qu'Olmix va mettre au point une unité de conception de bateaux pour collecter des algues. Cette unité permettra également de traiter la matière première.




Le maillage industriel est prêt

« Nous sommes dans une phase de montée en puissance. Nous souhaitons désormais avoir le feu vert pour aller chercher ces algues en mer », martèle Hervé Balusson, P-dg d'Olmix. Un propos relayé par François Galissot, chargé de mission chez Agrival. : Ulvans c'est du sérieux. Actuellement nous pouvons traiter jusqu'à 200 tonnes par jour. L'intéret est que notre modèle est reconductible ailleurs. Une fois transformées, ces algues sont utilisées dans le secteur de la nutrition et de la santé animale et végétale ainsi qu'en tant que fertilisants des sols.Avec les algues, la Bretagne aurait donc l'opportunité de se mettre à l'économie bleue en valorisant une ressource abondante. Les gisements sont particulièrement importants et variés en Bretagne. La ressource atteint entre 500.000 tonnes et un million de tonnes, note Hervé Demais, conseiller scientifique d'Olmix.




« Les algues vertes n'ont pas attendu les cochons bretons »

Et parmi ces algues rouges, brunes, les fameuses algues vertes. Et si pour ces algues vertes, une partie de la solution venait d'Ulvans. « La problématique des algues vertes c'est leur échouage. On recense un million de tonnes en baie de Qingdao en Chine. Les algues vertes n'ont pas attendu les cochons bretons pour exister. »




Nécessairessoutiens publics

Ulvans avance donc une alternative à la présence de ces algues mais pour cela il y a deux conditions. « Nous devons pouvoir avoir la possibilité de les collecter en mer avant qu'elles n'échouent. Nous projetons en 2014 de mettre en service un bateau dans la baie du Trégor pour aller les pomper jusqu'à Roscoff. Si on parvient à cela, croyez-moi, on ne parlera plus autant des algues vertes. »Le projet Ulvans prône donc des soutiens financiers via la création d'un fonds bleu dans une logique de co-investissements entre les acteurs publics et des acteurs privés. Ceci pour financer ses développements. Pour cela il met dans la balance des arguments qui pourraient faire tilt en période préélectorale : le traitement de quelque 60.000 tonnes d'algues à l'année, la création de 300 à 500 emplois et un objectif de 150 M€ de CA.

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