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Santé au Travail en Iroise : « Les choses reviennent progressivement à la normale »
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Philippe Raoul directeur de Santé au Travail en Iroise Santé au Travail en Iroise : « Les choses reviennent progressivement à la normale »

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Alors que la France attaque la seconde phase du déconfinement, Santé au Travail en Iroise tourne à plein régime pour accompagner dirigeants et salariés dans la reprise. Entretien avec Philippe Raoul, directeur de cette association de prévention des risques professionnels qui représente 7 500 entreprises et 82 000 salariés dans le Nord Finistère.

— Photo : © Jean-Marc Le Droff / Le Journal des entreprises

Quelle est votre analyse de la situation, trois semaines après le déconfinement ?

Philippe Raoul : Nous avons beaucoup de sollicitations, notamment du côté des dirigeants, sur les modalités de reprise de l’activité en toute sécurité. Nous avons également beaucoup de visites d’embauche, ce qui est plutôt rassurant car on constate que bon nombre d’entreprises n’ont pas retardé ou annulé leurs projets de recrutement. Dans ce domaine, on reste sur le même rythme qu’avant la crise, à savoir une trentaine de visites par semaine. Nous avons également mis en place une cellule téléphonique de conseil et de suivi pendant le confinement, ce qui nous a permis de détecter des inquiétudes chez certains dirigeants, notamment dans la restauration. Nous les avons accompagnés pour définir des plans de continuité de l’activité. La première quinzaine de mars a bien entendu été très éprouvante car personne ne savait ce qu’il devait faire. Nous sommes restés sur le pont et avons réussi à répondre aux demandes malgré la complexité de la situation. Aujourd’hui les choses se sont calmées et reviennent progressivement à la normale, même si l’on ne peut toujours pas se permettre de réaliser certaines de nos activités comme les visites annuelles.

Avez-vous ressenti des inquiétudes de la part des salariés ?

Philippe Raoul : Pas vraiment. Nous avons mis en place une cellule d’accompagnement médico-psychologique, mais elle n’a pas été très sollicitée à l’exception de quelques salariés qui sont parfois anxieux pour eux-mêmes ou leur famille. Mais peut-être ont-ils sollicité d’autres cellules d’accompagnement, car bon nombre d’organismes en ont mis en place. Nous n’avons pas non plus reçu plus d’arrêts de travail qu’en période habituelle, et ces derniers concernent essentiellement des personnes vulnérables qui ne peuvent pas reprendre leur activité ou des parents qui doivent garder leurs enfants. Le gros de notre activité à l’heure actuelle concerne des visites de reprise pour des salariés qui ont été touchés par le Covid-19 ou qui sont à risque mais souhaitent reprendre le travail.

Tout cela semble plutôt positif ?

Philippe Raoul : Oui, on sent vraiment une reprise. Certains secteurs, comme l’agroalimentaire, le transport, la grande distribution ou l’industrie, ont repris très vite une activité normale ; j’ai même été surpris par le nombre d’embauches dans ces secteurs. Nous avons également eu beaucoup de demandes dans le milieu médical et médico-social. Les banques reprennent, elles aussi, progressivement leur activité, en faisant beaucoup appel au télétravail. Les garages automobiles ont également rouvert… De notre côté, le plus dur semble être passé et l’on arrive à une situation plus sereine, même si l’on ne pourra le vérifier qu’en septembre. Nous sommes en revanche inquiets pour le secteur de l’hôtellerie-restauration, pour lequel nous avons sorti des fiches métiers qui vont contribuer à leur permettre d’avancer en toute sécurité sur le plan sanitaire.

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