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Pionnier de la semaine de quatre jours, Yprema passe aux 32 heures
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Pionnier de la semaine de quatre jours, Yprema passe aux 32 heures

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Depuis Carhaix, Yprema, groupe de recyclage de matériaux de construction, n’a pas attendu que la semaine de quatre jours s’invite dans le débat public pour s’en emparer. Cela fait maintenant 25 ans que la grande majorité de ses salariés ont fait ce choix, permettant à l’entreprise de gagner plus de 12 % de capacités de production. Aujourd’hui, il passe aux 32 heures sur quatre jours.

Cela fait déjà 25 ans que Claude Prigent (à droite), qui a créé Yprema en 1989, a fait passer ses salariés de production à la semaine de quatre jours — Photo : Jean-Marc Le Droff

Travailler plus pour gagner plus ? "C’est une aberration pour une entreprise comme la nôtre", sourit le finistérien Claude Prigent, qui a créé le groupe de matériaux de construction Yprema (100 salariés, 24 millions d’euros de chiffre d’affaires) en 1989. En effet, depuis 1997 et l’entrée en vigueur de la loi Robien sur l’aménagement du temps de travail, c’est l’ensemble de son personnel de production qui est passé à la semaine de 35 heures sur quatre jours. Et tout le monde semble y trouver amplement son compte.

Travailler moins pour produire plus

"Pour les salariés, à rémunération égale, c’est un plus indéniable en termes de qualité de vie et de bien-être au travail. Ils sont d’ailleurs 85 % à se déclarer satisfaits de cette organisation. Et pour l’entreprise, bien au-delà d’être un atout supplémentaire pour recruter, ça nous permet avant tout de produire l’équivalent de treize mois sur douze, soit une hausse de nos capacités de production de 12 %. Paradoxalement, passer à la semaine de quatre jours nous a permis de produire plus et de vendre plus", se félicite le dirigeant qui a doublé à la fois ses effectifs et son chiffre d’affaires depuis 1997.

"Pour une entreprise comme la nôtre qui investit beaucoup dans ses outils de production, nous avons tout à gagner à pouvoir faire tourner nos équipements le plus possible. Alors certes, nos salariés ne travaillent que 35 heures sur quatre jours… Mais nos machines fonctionnent bel et bien 44 heures par semaine et sont opérées par des salariés bien reposés", explique Claude Prigent, qui vient notamment d’investir cinq millions d’euros dans son site de Gennevilliers et investi régulièrement dans ses dix sites répartis dans quatre régions.

Montée en compétence des salariés

Côté organisation, "un poste supplémentaire a été créé sur chaque site et les postes d’accueil commercial ont été doublés, afin de pouvoir remplacer chaque salarié sans perdre en productivité ni en réactivité durant les périodes de congés, de formation ou en cas d’absence", précise le dirigeant. De quoi assurer sereinement la continuité de l’activité, mais aussi faire monter ses salariés en compétence sur deux postes. Des salariés qui, en cas d’accélération, peuvent néanmoins être exceptionnellement amenés à travailler cinq jours à 35 heures et jusqu’à 43 h 45, dont 8 h 45 en heures supplémentaires majorées à 25 % dès la première heure.

Une organisation qui a également permis à Yprema d’augmenter l’amplitude horaire de son accueil commercial, ou encore de mettre en place une demi-journée de maintenance préventive hebdomadaire des équipements. "Tout cela consolide l’entreprise. Dans un monde où les machines et les systèmes d’information sont de plus en plus performants, il faut faire travailler davantage les outils", estime Claude Prigent, qui va désormais aller plus loin en faisant profiter l’ensemble de ses salariés de la semaine de 32 heures sur quatre jours sans perte de salaire, fonctions supports et commerciales comprises.

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