Marie-Josée Vairon, présidente du PMBA : de l’espace à la mer
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Marie-Josée Vairon, présidente du PMBA : de l’espace à la mer

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La nouvelle présidente du Pôle Mer Bretagne Atlantique, arrivée du Sud de la France fin 2018, est une spécialiste des satellites. Mais son parcours atypique et sa curiosité ont en fait la candidate idéale pour le pôle de compétitivité de Bretagne et Pays de la Loire.

— Photo : © Isabelle Jaffré

Il y a encore un an, Marie-Josée Vairon était une inconnue à Brest. Arrivée à la tête du site brestois de Thales fin 2018, elle a été élue, seulement sept mois plus tard, présidente du Pôle Mer Bretagne Atlantique (PMBA). Une percée dans la vie économique bretonne d’autant plus étonnante que, de son propre aveu, elle « ne connaissait pas grand-chose à la mer » !

Originaire d’Arles (Bouches-du-Rhône), la néobrestoise avait jusque-là mené la plus grande partie de sa carrière dans le domaine spatial, entre Cannes et Aix-en-Provence. Titulaire d’un DUT en Génie Mécanique et Productique en 1985, elle démarre en tant que technicienne au sein au sein de la société Aérospatiale (devenue Thales) en 1989 et partage son temps « entre la R & D et la production ». Après quelques années, l’envie d’évoluer et de voir plus loin la pousse à reprendre ses études, encouragée par ses managers de l’époque. Diplômée du CESI Lyon en 1994, elle fait son retour comme ingénieure chez Thales au service qualité. « J’ai passé plus de 15 ans dans ce secteur. Transverse, il permet de bien comprendre la production, l’organisation. On est au service des équipes, c’est ce que je préfère dans mon rôle de management », explique-t-elle.

De technicienne à dirigeante

Au fil des ans, la femme de défi qu’est Marie-Josée Vairon accède à des postes de plus en plus hauts dans la hiérarchie. Celle qui a démarré son parcours comme technicienne chez Thales devient, en 2014, directrice « Opérations et Transformation Domaine Observations et Sciences », à Cannes avant d’être envoyée sur une mission de soutien en tant que directrice Offres et Projets Thales Seso en 2017. « Ce petit service, basé à Aix-en-Provence, avait un carnet de commandes qui se remplissait beaucoup. Il fallait du renfort pour organiser la production, les achats, etc. », détaille la dirigeante. Ces deux directions de Thales Aliena Space sont spécialisées dans les satellites : une véritable passion pour cette ingénieure. « Je pourrais vous en parler pendant des heures, sourit Marie-Josée Vairon. À Aix, ils font notamment les petits miroirs que l’on retrouve sur les satellites d’observation, pour surveiller la fonte des glaces par exemple. C’est véritablement une industrie de pointe ! »

Sa mission achevée, à l’été 2018, Marie-Josée Vairon, a eu le choix. « Soit je retournais à Cannes, travailler dans ce que je connaissais déjà, soit je prenais une autre voie, confie-t-elle. Je me suis donc mise en mobilité. Plusieurs postes étaient disponibles, celui de Brest était intéressant et j’avais envie de connaître la Bretagne. » Un challenge à 1 000 km de Cannes, avec un projet périlleux de regroupement des deux établissements de systèmes aéroportés et navals de surface ou lutte sous-marine, soit 1 600 personnes sous ses ordres.

Une présidente curieuse

Le 3 septembre 2018, la dirigeante a donc troqué l’espace pour la mer. « Tout cela était très nouveau pour moi. Le maritime n’était pas du tout mon monde ! » Une plongée qui allait même devenir plus intense que prévue. « Hervé Moulinier (directeur stratégie technique chez Thales, NDLR) est venu me voir pour me parler du Pôle Mer Bretagne Atlantique et de son rôle, notamment pour Thales. J’ai tout de suite vu l’intérêt pour Thales d’être au bureau d’un tel organisme », se souvient Marie-Josée Vairon. Très vite, il lui parle de la présidence. Après six ans de mandat, Dominique Sennedot, directeur du Campus des Industries Navales (Cinav) et ex-directeur de Naval Group Brest, doit céder sa place. Le pôle recherche un successeur. « Il nous fallait un dirigeant de groupe basé non loin du siège de l’organisation à Brest, indique l’ancien président du PMBA. On a pensé à Thales, membre fondateur. » Mais la nouvelle directrice vient juste d’arriver… Très vite les craintes sur son manque de connaissances dans le domaine naval sont balayées. « Il n’y a qu’à voir son parcours. Il est admirable ! Marie-Josée Vairon nous apporte un œil neuf. Et le conseil d’administration est également là pour l’épauler, si nécessaire, ajoute Dominique Sennedot. Le fait que ce soit une femme est un plus dans ce domaine qui reste très masculin. »

La nouvelle présidente du PMBA s’est ainsi immergée dans ce milieu avec enthousiasme. « J’ai découvert ici la richesse des idées », glisse-t-elle. En commission lors de la labélisation de projets, elle a déjà remarqué plusieurs projets exaltants. « Il y en a trop pour tous les citer : des huîtres plates au bateau connecté en passant par la production d’énergie par l’acoustique, la palette est tellement vaste ! », s’émerveille-t-elle avec l’impatience de celle qui semble désormais vouloir connaître la mer aussi bien que les satellites. Et qui promet de garder le cap. Pas de bouleversements à venir autres que ceux que rencontrent les industries de la mer. « Il faut concentrer nos efforts sur la Défense, l’environnement et la transformation numérique. »

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