C’est une nouvelle étape de son développement qu’entame Le Finistère Assurance (70 salariés, 70 M€ de CA). En avril dernier, la compagnie d’assurance quimpéroise a emménagé dans ses nouveaux locaux, zone de Creac’h Gwen, rue de l’innovation. "Nous avons saisi l’opportunité de nous installer sur ce terrain très bien situé", explique Jean-François Vigneron, le directeur général.
L’entreprise a investi 5 millions d’investissements pour passer de 1 200 à 2 400 m². En doublant sa surface, Le Finistère Assurance va désormais avoir assez de place. "Nous étions à l’étroit dans nos anciens locaux qui étaient, de surcroît, situés dans une zone résidentielle. À Creac’h Gwen, nous allons gagner en visibilité", poursuit le dirigeant.
Qualité de vie au travail
Dans le nouveau bâtiment, les salariés bénéficieront aussi de plus de clarté et de moins de bruit ainsi que d’espaces communs plus importants. "Le troisième et dernier étage possède une grande cuisine, une salle de pause et de salles de formation. Une grande terrasse est également à leur disposition, détaille Jean-François Vigneron. Nous avons été vigilants à la qualité de vie au travail. Nos collaborateurs ont été mis à contribution pour choisir certains éléments comme la décoration." L’entreprise a aussi prévu une grande salle pour ses réunions et ses assemblées générales : "auparavant, nous étions obligés de louer une salle."
Cet investissement est une reprise d’un projet lancé en 2012. À l’époque, Le Finistère Assurance voulait déjà quitter ses locaux des années 70 devenus trop petits. La société avait prévu d’investir 4 millions d’euros pour s’installer zone du Moulin des Landes en 2014. Le projet avait finalement été abandonné. "Nous sommes repartis d’une page blanche en 2020", souligne le dirigeant. L’ancien bâtiment, lui, a été vendu à une association.
Un objectif de croissance raisonnable
"La nouveauté par rapport à l’ancien projet est que cet investissement s’inscrit dans un plan stratégique global 2019-2024 pour faire grandir l’entreprise, explique Jean-François Vigneron. Nous ne cherchons pas la croissance à tout prix, mais nous visons 100 millions de chiffre d’affaires en 2030, contre 70 millions d’euros en 2022. Nous étions à 42 millions d’euros il y a 10 ans, donc il s’agit d’un objectif de croissance raisonnable. Depuis plusieurs années, notre croissance est de 7 % par an." En 2022, l’entreprise a réalisé un résultat de 4,5 millions d’euros. "C’est très honorable dans notre métier et notre structure saine nous permet d’investir."
Accélérer sur la plaisance
Pour continuer sur cette lancée, Le Finistère Assurance souhaite développer une de ses trois secteurs : l’assurance de la plaisance. Celle-ci représente aujourd’hui 10 % de l’activité de l’entreprise, contre 70 % pour l’assurance habitation et 20 % pour l’assurance aux professionnels (artisans et TPE). "Nous assurons actuellement 10 % du parc de bateaux sur notre zone du grand Ouest." L’objectif du directeur général n’est pas d’aller jusqu’à la Méditerranée mais de continuer à gagner des clients dans la flotte bretonne. "Notre portefeuille plaisance ressemble à cette dernière : plutôt des petits bateaux et voiliers que des yachts !", sourit Jean-François Vigneron. Pour appuyer cet axe de développement, Le Finistère Assurance propose désormais à ses salariés de passer le permis bateau avec même les cours théoriques en interne pour les volontaires. "Nous nous sommes dit que nos salariés devaient savoir de quoi ils parlaient !", remarque le DG. L’entreprise fonctionne aussi très bien sur le marché des professionnels avec +10 % par an ces dernières années.
Le Finistère Assurance couvre 16 départements de la Normandie à la Charente-Maritime avec davantage d’activité en Bretagne. "Notre ADN, c’est la proximité. Nous avons 60 salariés à Quimper et 10 inspecteurs sur le terrain pour évaluer mes risques et gérer les sinistres. Ils font aussi le lien avec nos 1500 courtiers." C’est une spécificité du Finistère Assurance : "Nous avons 166 000 sociétaires, mais nous ne vendons aucune assurance en direct. Nous passons par des courtiers et des assureurs généraux", note le DG. La compagnie s’est aussi fait une spécialité d’assurer des biens atypiques comme les yourtes, les maisons rondes ou les instruments de musique. "Nous nous occupons des assurances que les grands assureurs ne savent pas faire en général, indique-t-il. En contrepartie, nous ne ferons jamais d’assurance automobile qui n’est pas notre domaine."
Valeurs de proximité
La compagnie, fondée en 1874 par de grands propriétaires terriens (Bolloré, Chancerelle ou encore Feillet) à l’époque où chaque département lançait son assurance, veut rester fidèle à ses valeurs. "Nous n’avons aucune appétence pour le risque. Nous restons prudents et disponibles. Quand le téléphone sonne, nous répondons", insiste Jean-François Vigneron, qui annonce plus de 90 % de taux de satisfaction clients.
Pour exister face aux grands groupes, Le Finistère Assurance est tout de même affilié au groupe mutualiste Covéa (GMF, MAAF, MMA, etc.) depuis 2005. "Nous gardons notre indépendance avec notre propre conseil d’administration, stratégie d’entreprise, politique RH, détaille le dirigeant. Mais nous bénéficions de la force du groupe pour ce qui est du suivi des réglementations, de l’aide juridique, etc."
Le Finistère Assurance se targue de ne pas forcément être une compagnie avant-gardiste. "Notre force est ailleurs. Nous nous différencions par la qualité et la proximité", explique Jean-François Vigneron. Cela n’empêche pas l’entreprise de proposer des services modernes avec une plateforme digitale pour répondre aux besoins de nos clients (attestation en ligne, espace de suivi des sinistres, etc.) mais l’entreprise se concentre sur ses services. "Nous restons fidèles à nous-mêmes et à nos valeurs qui ont fait notre longévité. Et avec ce nouveau bâtiment, nous sommes parés pour les 40 prochaines années !", conclut le directeur général.
