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En forte croissance, le groupe Adelaïde s’apprête à changer de capitaine
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En forte croissance, le groupe Adelaïde s’apprête à changer de capitaine

Le groupe familial de courtage en assurances Adelaïde, basé à Quimper, a dépassé ses prévisions d’activité en 2023. Le groupe, qui fête cette année ses 90 ans, va passer en juin prochain de la 3e à la 4e génération. Jacques Verlingue s’apprête à passer le relais à son fils Benjamin qui compte bien poursuivre la stratégie d’acquisition, notamment à l’international.

Benjamin Verlingue, directeur général délégué du groupe Adelaïde, va succéder à son père en juin prochain à la présidence du groupe quimpérois — Photo : Malle Bernard Photographe

Devenir un "grand groupe de courtage en assurances de dimension européenne, familial et indépendant". C’est l’ambition affichée et réussie du groupe Adelaïde. Le groupe familial de courtage en assurances se targue de figurer dans le top 10 des courtiers français mais également dans le top 50 mondial. "C’est un élément de fierté d’être dans le top mondial lorsque l’on a un siège social à Quimper et que l’on est en face de concurrents redoutables", se félicite Jacques Verlingue, son actuel président.

Si l’ambition du groupe de 2 500 salariés est européenne, Quimper, où est implanté son siège social et qui abrite 40 % des collaborateurs, "reste un ancrage important", rappelle l’actuel directeur général délégué Benjamin Verlingue qui s’apprête à reprendre les rênes de l’entreprise.

2024 va en effet être une année charnière pour Adélaïde avec le changement de génération prévu à la tête du groupe. En juin prochain, Jacques Verlingue va céder sa place à son fils. Ayant pris la tête de l'entreprise en 1994, Jacques Verlingue continuera d’intervenir en tant que président du conseil stratégique du groupe. Gilles Bénéplanc, actuellement directeur général du groupe, et Audrey Verlingue, la sœur de Benjamin, deviendront tous deux directeurs généraux délégués.

Un nouveau capitaine de 36 ans

"C’est une transition qui a été anticipée de longue date et qui se fait de façon assez souple et naturelle avec des équipes et des clients qui sont très alignés avec ce changement", se réjouit Benjamin Verlingue qui confie "être quasiment né dans l’entreprise", y passant notamment, enfant, quelques soirées de Noël. Âgé de 36 ans, il a officiellement intégré le groupe en 2015, après un passage au sein du cabinet de conseil Deloitte.

"Cela fait une quinzaine d’années que l’on s’est mis dans cette perspective avec un certain nombre de jalons", poursuit-il. En témoignent notamment l’arrivée dans le groupe de Gilles Bénéplanc au poste de directeur général et la construction "de façon très collective" du plan stratégique Impact24 qui avait été lancé en 2021. "Les choses n’arrivent pas par surprise. C’était dans le projet d’entreprise, nous en avons parlé en famille de façon très ouverte avec mes trois enfants", explique Jacques Verlingue. Au-delà d’être un projet familial, "c’est très vite devenu un projet d’entreprise".

18 % de croissance en 2024

Jacques Verlingue, président d’Adélaïde : "Nous sommes une entreprise en croissance et une entreprise de croissance" — Photo : Franck Betermin

Le changement de capitaine s’opère dans un contexte de forte croissance. Avec plus de 400 millions d’euros de chiffre d’affaires agrégés sur ses trois entités en 2023, le groupe Adelaïde a réalisé 18 % de croissance en 2023. C'est deux fois plus qu'en 2022. Navire amiral du groupe, le courtier en assurances d’entreprise Verlingue a enregistré un chiffre d’affaires de 285 millions d’euros l’an passé, en croissance annuelle de 19 %. Autre filiale clé, créée en 1997, le cabinet de courtage Génération, spécialisé dans la gestion des prestations de remboursement de soins médicaux (102 M€ de CA), qui poursuit "un très beau développement", avec 18 % de croissance uniquement organique. Dernier-né du groupe, l’insuretech Cocoon (assurance santé pour les particuliers), qui, avec 13 millions d’euros de chiffre d’affaires, affiche "une belle performance et une belle rentabilité ", détaille le DG Gilles Bénéplanc.

Objectifs déjà atteints

Le groupe a d’ores et déjà réalisé l’objectif affiché dans son plan stratégique Impact24. "Nous nous étions fixés d’atteindre les 400 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2024. Nous l’avons fait avec un an d’avance", démontre Benjamin Verlingue. "Nous sommes une entreprise en croissance et une entreprise de croissance, rappelle Jacques Verlingue. Parmi les moteurs qui nous animent, nous voulons avoir une entreprise qui grandit pour exister dans un environnement de plus en plus concurrentiel et pour que nos collaborateurs trouvent dans notre entreprise des endroits où ils peuvent grandir et s’épanouir en prenant des nouvelles responsabilités".

250 recrutements en 2024

L’entreprise, qui ambitionne de recruter 250 personnes cette année, est positionnée sur un "métier de personnes où la guerre des talents est toujours extrêmement intense", poursuit Jacques Verlingue. Aussi, le groupe se fait fort de s’implanter là où se trouvent "des bassins d’emplois porteurs", comme le confirme Gilles Bénéplanc. En témoigne la dernière implantation de sa filiale Génération à Leiria au Portugal, tout près de Lisbonne qui concentre un fort bassin d’emploi.

Siège social de Verlingue à Quimper. Le groupe emploie 2 500 salariés, dont 40 % dans le Sud Finistère — Photo : Verlingue

Poursuite de la politique d’acquisition

Avec quatre acquisitions réalisées en 2023, le groupe souhaite poursuivre sur cette "même dynamique". Si Adelaïde confirme poursuivre son développement organique à l’avenir, le groupe souhaite également continuer sa politique d’acquisitions en France mais également à l’échelle européenne. Il cible aussi bien des zones où il est déjà implanté – Grande-Bretagne, Suisse, Portugal et Italie depuis 2023 – et, "potentiellement demain" d’autres zones géographiques. À ce sujet, Benjamin Verlingue cite notamment l’Espagne et l’Allemagne. Le développement à l’international du groupe passera ainsi "par des acquisitions qui seront des plateformes pour le développement organique de l’entreprise demain", explique Benjamin Verlingue.

Néanmoins, cette politique de croissance externe est freinée par la concurrence "de purs financiers" intéressés par les cabinets de courtage et "qui disposent de ressources qui vont au-delà de ce que l’on peut mobiliser", révèle Jacques Verlingue. Avec la volonté de "prendre des positions fortes y compris sur des marchés où nous ne sommes pas présents", le groupe a réalisé neuf acquisitions, dont quatre en France - comme à Dole dans le Jura avec la reprise de Depeyre - et cinq à l’international : au Portugal, et plus récemment avec une nouvelle acquisition en Grande-Bretagne et l’ouverture de l’Italie pour Verlingue grâce à la prise de participation majoritaire dans le courtier Inser.

Un quart de l’activité réalisée à l’international

L’international, qui représente un quart de l’activité du groupe, constitue ainsi l’un des piliers de son développement, avec des projets d’acquisition qui revêtent "une dimension stratégique", insiste Benjamin Verlingue.

Le groupe, qui ne souhaite pas communiquer sur sa rentabilité, indique néanmoins que celle-ci est "bonne". "Nous y restons attentifs d’autant plus que nous souhaitons rester indépendant et avoir les moyens de nos ambitions", précise Benjamin Verlingue. Le groupe veut ainsi "être à la hauteur de cette dimension de taille et de géographie", abonde Jacques Verlingue.

Un nouveau plan stratégique présenté en juin

"Ayant la chance d’être une entreprise performante dans un secteur qui se porte bien en ce moment", le groupe va lancer son plan stratégique avec un peu d’avance. Sans en dévoiler le contenu - celui-ci sera présenté fin juin -, Benjamin Verlingue qualifie ce nouveau plan d'"ambitieux". Et ce, "compte tenu de nos forces et de notre volonté" et "malgré un environnement challengé et exigeant et les incertitudes macroéconomiques".

"Le monde de l’assurance est très concurrentiel, ce qui est à la fois très sain mais correspond à une pression extrêmement forte"

Parmi les défis auxquels il doit faire face, le groupe doit gérer et financer trois transitions de taille : climatique, démographique et digitale. "Le monde de l’assurance est très concurrentiel, ce qui est à la fois très sain mais correspond à une pression extrêmement forte", prévient Jacques Verlingue. Dès lors, le groupe poursuit sa politique de digitalisation et d’innovation, avec notamment de lourds programmes de modernisation de ses systèmes d’information ou encore la mise en place de nouveaux services différenciants pour ses clients.

Par ailleurs, le cadre réglementaire qui pèse sur les assureurs se renforce. "La compliance était déjà un vrai sujet pour les assureurs et cela le devient également pour les courtiers. Il ne se passe pas de mois sans que l’un d’eux soit épinglé sur ses pratiques. Ce qui est excellent pour le côté régulation des métiers mais ce poids réglementaire vient alourdir, si ce n’est complexifier le métier. Nous sommes soumis à de nombreux contrôles à la fois de la part des assureurs et de l’autorité de contrôle", conclut Jacques Verlingue.

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