La ministre des Transports ne relance pas l'écotaxe mais veut faire payer les poids lourds étrangers
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La ministre des Transports ne relance pas l'écotaxe mais veut faire payer les poids lourds étrangers

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En déplacement en Finistère le 5 janvier, la ministre des Transports Élisabeth Borne a réaffirmé sa volonté « de ne pas refaire l'écotaxe » tout en cherchant un moyen de faire payer les poids lourds étrangers en transit sur les routes françaises.

— Photo : Pierre Gicquel

Par les airs, sur la route ou sur les rails : tous les moyens de déplacements sont bons pour la ministre des Transports. Alors que les regards sont actuellement tournés vers la décision du gouvernement, fin janvier, concernant l'avenir du projet d'aéroport à Notre-Dame-des-Landes (NDDL), Élisabeth Borne s'est rendue le 5 janvier dans le Finistère pour rencontrer parlementaires, élus locaux, départementaux et régionaux, afin d'aborder les enjeux du désenclavement de la pointe bretonne. Le tout en empruntant le téléphérique à Brest puis le train jusqu'à Châteaulin, pour finir par un tour du côté du chantier de la RN 164 à Landeleau. Quant à l'avion, même si Quimper aimerait une ligne plus régulière pour la relier à Paris, le sujet aérien n'était pas sur le plan de route du jour.

Pas de nouvelle écotaxe mais...

La visite ministérielle a lieu juste après la clôture des Assises de la Mobilité qui ont permis à Élisabeth Borne de peaufiner sa contribution au projet de loi de Programmation, qui devrait être votée au printemps. Le discours est donc rôdé pour la ministre, qui a profité de son passage en Finistère pour réaffirmer le projet du gouvernement d'axer l'effort sur la rénovation des réseaux existants et non plus sur les grands projets d'infrastructures. « Il faut sortir des promesses non financées. Nous avons récemment dépensé 36 milliards d'euros dans des grands projets, sans se préoccuper de l'entretien de l'existant. »

« Il n'est pas question de refaire l'écotaxe. Je sais la sensibilité en Bretagne à ce sujet. »

Pour cela il faudra donc trouver de nouvelles ressources financières: «Il n'est pas question de refaire l'écotaxe. Je sais la sensibilité en Bretagne à ce sujet. Nous sommes en phase de réflexion, celle-ci se fera en tenant compte des enjeux et en concertation avec les acteurs économiques. Nous ne voulons pas pénaliser les régions excentrées mais nos concitoyens ne comprennent pas pourquoi l'on voit des files de camions étrangers qui transitent sur les routes sans contribuer à l'effort de financement de nos infrastructures. C'est moins le cas en Bretagne et cela ne se fera pas en pénalisant les régions les plus excentrées mais une des pistes de réflexion est de trouver un moyen de faire payer les poids lourds en transit sur notre territoire.» Comment faire, sans moyen physique de contrôle, c'est-à-dire des portiques? L'idée a donc fait réagir le Collectif des acteurs économiques bretons contre l'écotaxe dès la fin décembre, en annonçant son opposition ferme à toute nouvelle taxe kilométrique sur le transport routier de marchandises. Il faudra donc attendre jusqu'au printemps pour savoir qu'elle option aura choisi le gouvernement.

La ministre des Transports a réaffirmé le besoin de financer la rénovation des routes sans pour autant créer de nouvelle écotaxe — Photo : Pierre Gicquel

Ferroviaire: moins de LGV, plus de TER

Élisabeth Borne est ensuite montée à bord d'un TER, sur la ligne Brest-Quimper récemment rouverte. « Le cœur de nos priorités, c'est l'entretien et la modernisation des réseaux. On a pu voir ces derniers temps, un peu à répétition, des incidents sur le réseau ferroviaire qui traduisent le fait qu'on a un peu sacrifié le réseau classique au profit d'un tout TGV. Aujourd'hui il faut mettre le paquet sur la régénération des réseaux de la vie quotidienne, comme le TER ». Inutile d'espérer diminuer encore la durée de trajet en train entre Brest et Paris. « Les projets de ligne à grande vitesse font l'objet d'une pause, cela ne veut pas dire une remise en cause. »

10 ans pour désenclaver la Bretagne

Fin du parcours du côté de la RN 164, l'axe qui parcours la Bretagne en son centre, un axe vital pour ses territoires les plus enclavés et toujours en chantier. « Un autre enjeu pour la Bretagne et notamment le Finistère, est d'achever le désenclavement du pays dans la décennie. Chacun connaît ici la RN 164, promise par le Général de Gaulle, de nombreuses autres routes sont dans le même cas en France. Ce sera au cœur de la loi de Programmation. »

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