«Aujourd’hui, la Bretagne est quasiment la meilleure de la classe en matière de qualité de l’eau», se félicite François Cuillandre, président de Brest Métropole et P-DG d’Eau du Ponant, l’opérateur public en charge de l’eau dans les Pays de Brest et de Landerneau. «Cette nette amélioration est le résultat d’investissements importants, tant en amont dans les usines de production et les réseaux de canalisations, qu’en aval, notamment dans les stations d’épurations», poursuit-il. En moyenne, la SPL investit ainsi 10 millions d’euros par an dans ses infrastructures, évaluées dans leur ensemble à un milliard d’euros. Mais ces bons résultats ne sont pas source que de réjouissance.
Une bonne nouvelle source d’inquiétudes
« Jusqu’à présent, les taxes et redevances que l’on versait à l’Agence de l’Eau nous revenaient sous forme de subvention. Aujourd’hui, ces prélèvements servent à financer d’autres choses, comme l’Agence de la Biodiversité, et les aides risquent d’être reflèchées vers d’autres régions plus en retard en matière de qualité de l’eau», redoute l’élu. Depuis le 1er janvier en effet, l’Agence pour la biodiversité, qui installera prochainement l’un de ses trois pôles à Brest, est financée pour partie par l’Agence de l’Eau afin de préserver la faune et la flore. «Mais est-ce bien au consommateur d’eau de payer?», s’interroge François Cuillandre.
Voyant venir un possible tarissement de ses subventions, Eau du Ponant a donc choisi d’anticiper en doublant cette année ses investissements afin de poursuivre les travaux initiés dans le cadre du schéma départemental d’alimentation en eau potable du Finistère (SDAEP29). Plus de 23 millions d’euros seront ainsi consacrés cette année à la rénovation, à l’amélioration ou encore à la mise aux normes du réseau.
Qui paiera ?
Si ces investissements massifs devraient faire le bonheur des entreprises de BTP, les usagers ne devraient quant à eux pas être impactés, tout du moins pour l’instant: «ces investissements ne feront pas augmenter la facture car ils se font en autofinancement grâce, notamment, aux subventions», assure Christian Clément, le directeur d’Eau du Ponant. Un éventuel sursis, donc pour les consommateurs, avant une possible hausse des tarifs si l’Agence de l’Eau en vient à fermer le robinet à subventions.
Plouédern : nouveau réservoir, et nouvelle canalisation vers Guipavas et restructuration
Au programme des investissements cette année, on trouve notamment la construction d’une nouvelle canalisation entre Plouédern et Guipavas, afin d’établir une interconnexion avec celle installée fin 2015 à l’intérieur du Pont de l’Iroise. Pour les connecter, deux nouveaux réservoirs seront construits, l’un à Guipavas et l’autre à Plougastel-Daoulas.
Également au programme, la construction d’une nouvelle réserve d’eau brute de 30.000 m³ pour l’usine de Pont ar Bled, à Plouédern. Ce stockage d’eau non traitée aura pour objectif de garantir l’alimentation en eau de l’agglomération pendant 24heures (contre huit actuellement), en cas d’interruption de l’alimentation par l’Élorn en amont de l’usine, comme ça peut être le cas lors d’épisodes de pollution.
Cette même usine de Pont ar Bled bénéficiera par ailleurs d’un programme de restructuration de la filière de production de l’usine, avec pour objectif d’optimiser son fonctionnement et de répondre aux normes à venir et d’améliorer le goût de l’eau.
Station d'épuration de Toul ar Rannig : remise aux normes et augmentation de la capacité
La station d’épuration de Toul ar Rannig, à Plougastel, bénéficiera elle aussi d’une remise aux normes ainsi que d’une augmentation de sa capacité de traitement afin de répondre à la hausse démographique, passant de 6.000 à 17.000 équivalents habitants.
Kérinou : un bassin de rétention pour contribuer à protéger le centre du quartier
À Kerinou, la construction d’un bassin de rétention à Kertatupage devrait contribuer à protéger les habitations et les commerces du centre du quartier lors d’épisodes pluvieux intenses, et à réguler l’arrivée des eaux pluviales dans le réseau d’assainissement afin de limiter les risques de déversement dans le milieu naturel.
Renouvellement des canalisations en amiante-ciment
Une dernière tranche d’investissement concernera la suppression des canalisations en amiante-ciment de Plougastel, dont il ne devrait plus rester qu’un kilomètre en 2018 et dont près de 16km ont d’ores et déjà été remplacés.
