La compagnie aérienne caennaise Chalair a des racines bretonnes. « Elle a été créée en 1986 par un pilote de Brit Air : Philippe Lebaron », rappelle Alain Battisti, le P-dg actuel, qui a repris l'entreprise en 2003. « À l'époque, il reprend l'activité de vols à la demande de Brit Air. La demande était très forte, pour des patrons mais aussi pour du fret pour les industriels », ajoute le P-dg. Petit à petit, Chalair ouvre des lignes régulières en fonction des besoins d'entreprises telles que Philips. Mais en 2001, la crise de l'aviation post-attentats du 11 septembre chamboule le marché. « Entre 2001 et 2006, 55 compagnies ont disparu », précise Alain Battisti. Chalair souffre : la flotte passe de 14 à 4 avions. « Quand j'ai racheté l'entreprise, j'ai basé ma stratégie sur une dynamique de re-développement progressif. Chalair avait un vrai savoir-faire, notamment sur la sécurité. La compagnie avait son atelier intégré et son centre de formation des pilotes. Il manquait de l'argent et du management. »
International dès 2011
Alain Battisti met donc en place son plan. Achat de nouveaux avions, ouvertures ou reprises de lignes comme Deauville-Londres (2004), Rennes-Mulhouse (2005), Bordeaux-Brest (2007), etc. À Brest, Chalair gère aussi l'avion postal depuis janvier 2015. Quant à ouvrir d'autres liaisons, Jérôme Latrasse, le directeur, reste prudent. « Il faut étudier les possibilités selon les besoins des entreprises. » En 2011, Chalair s'ouvre à l'international. En Afrique, la compagnie se spécialise dans le transport de salariés d'entreprises minières. Aujourd'hui, l'international représente 50 % de l'activité avec une présence au Niger, en Ouganda, Mauritanie, etc. En 2012, Chalair rachète une compagnie au Portugal et la renomme LeaseFly et, un an plus tard, la lance au Gabon.
Des vols saisonniers vers la Corse notamment
Les vols réguliers, au tarif « business », assurent la rentabilité de la compagnie. Mais avec des rotations uniquement en semaine et très peu l'été, ils ne permettent pas d'optimiser l'utilisation des avions.
C'est pourquoi Chalair s'est lancée récemment dans des vols saisonniers. « Le prix d'appel est de 59 euros. C'est vraiment un complément », précise le P-dg. Avec une destination cible : la Corse et plus largement la côte d'Azur. Ajaccio, Bastia, Perpignan et Nice aux départs de Limoges, Genève ou Metz. « On profite du fait que les flux de passagers changent. Les gens abandonnent l'Afrique du Nord, la Turquie pour l'Espagne, le Portugal ou encore la Corse. Sur cette dernière destination, nous sommes à 88 % de taux de remplissage », se félicite Alain Battisti. »
Chalair
(Caen) P-dg : Alain Battisti 150 salariés 30 millions d'euros de chiffre d'affaires www.chalair.eu
