Dégâts limités en 2015 pour Cerafel. « L'année a été moins dure que 2014. Ça s'est mieux passé grâce à un été plus favorable », souligne, soulagé, Joseph Rousseau, président du Cerafel. L'association, de 2.268 producteurs, regroupe sept coopératives légumières bretonnes* avec la marque Prince de Bretagne. Après une année 2014 « catastrophique », et une perte de chiffre d'affaires de 20%, le Cerafel est revenu, en 2015, au niveau de 2013, avec un chiffre d'affaires de 400 millions d'euros (300M? en légumes frais, 50 millions d'euros en horticulture et 50M? en plants de pommes de terre). La production commercialisée s'élève à 609.000 tonnes (légumes + plants de pomme de terre), soit une baisse par rapport à 2014. « C'est le paradoxe, on a eu des prix plus élevés », précise le président.
Une activité dépendante de la météo et de la conjoncture
« La canicule qui a frappé le sud de la France en juin a profité à certaines de nos productions : les tomates, les fraises, les salades et les brocolis ont su tirer leur épingle du jeu. » Le bel été 2015 n'efface cependant pas la crise. « Notre activité dépend à la fois de la conjoncture et du climat, indique Joseph Rousseau. Et la complémentarité des produits est essentielle. Malheureusement on est passé complètement à côté de la saison du chou-fleur. » La faute à un des mois de novembre et décembre trop doux. « Ils avaient de l'avance, mais personne n'en achète quand il ne fait pas froid ! », explique le président. Sur ces deux mois, 50 millions de têtes ont été mises en marché : 8 millions ont été orientés vers la transformation et 12 millions carrément retirés. Le début de la saison 2016 s'annonce aussi compliqué, toujours à cause d'une météo capricieuse. « On fait un métier étrange : six semaines d'avance sur le chou-fleur fin décembre. Trois semaines de retard fin avril ! Il y a un gros gaspillage. »
Le bio en croissance
Mais tout n'est pas à jeter en 2015. Une autre satisfaction pour le Cerafel a été la progression de la section Bio, preuve que les légumiers s'adaptent. « Nous avons fait 16.000 tonnes en 2015 et nous visons 20.000 tonnes en 2017 », indique le président. 48 producteurs sont passés en bio depuis 18 ans que la section existe. « Et une dizaine est en train de se convertir », ajoute Joseph Rousseau. La section bio représente 3 % du chiffre d'affaires global mais progresse chaque année. « Certains cantons sont à 8 % ».
Nouvelle directrice
Au-delà du bio, l'année 2016 marque un changement pour l'association de coopératives. Au 1er juillet, Yvon Auffret, le directeur général, chez Cerafel depuis 32 ans, est parti à la retraite. C'est Maïwenn Bullier, 34 ans, précédemment directrice marketing, qui a été choisie pour lui succéder. Ingénieure agroalimentaire, elle était auparavant chez Doux. Marie Deredec, jusqu'alors chef de produit Prince de Bretagne, la remplace à la direction marketing. « C'est une continuité et une preuve de stabilité », commente Joseph Rousseau. Pas question de tout chambouler, donc. « Le Cerafel a la charge de coordonner la mise en marché des produits, les moyens de recherche et d'expérimentation. Mais on suit ce que veulent les producteurs. Ils sont en perpétuelle évolution : sur les process, les pratiques de culture, etc. Il n'y a pas de révolution mais des innovations constantes », explique la nouvelle DG. « On ne sait pas ce qu'on produira dans 20 ans », ajoute Joseph Rousseau. Le Cerafel travaille d'ailleurs avec le centre de ressources technologiques (CRT) Vegenov et l'Obs (Organisation bretonne de sélection, entreprise qui regroupe les coopératives qui composent également le Cerafel)
sur les futurs légumes mais aussi sur l'impact environnemental des exploitations, le développement de la lutte biologiques, etc.
Cerafel
(Saint-Martin-des-Champs) Président Directrice 24 salariés 400 millions d'euros de chiffre d'affaires 02 98 62 11 55 www.princedebretagne.com
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Sica de Saint-Pol de Léon, Socoprim, La Bretonne, Triskalia et Bretagne-Plants dans le Finistère ; l'Union des coopératives de Paimpol et Tréguier (UCPT) dans les Côtes d'Armor ; Terres de Saint-Malo en Ille-et-Vilaine.
