Les librairies Japanim surfent sur la passion vivace pour les mangas
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Les librairies Japanim surfent sur la passion vivace pour les mangas

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Spécialistes de la bande dessinée nipponne et de ses produits dérivés, les librairies Japanim, imaginées par Julien Pelletier, alimentent l’engouement des fans et poursuivent leur expansion dans les villes du Grand Ouest.

Julien Pelletier a renforcé en 2021 son réseau de boutiques Japanim, tout en profitant d’une hausse d’activité générée par le Pass culture — Photo : Bertrand Tardiveau

Une activité multipliée par trois en seulement 3 ans, un réseau renforcé de boutiques dans quatre départements (Morbihan, Côtes-d'Armor, Ille-et-Vilaine et Loire-Atlantique), une logistique régionalisée pour un catalogue de 12 000 références. Ils sont peu nombreux, ceux qui auraient misé sur un tel succès lorsque Julien Pelletier a fondé la première librairie Japanim en 1999 à Lorient. "J’avais tout juste 20 ans, et validais alors avec cette création un projet instruit durant mes études en gestion des entreprises à l’IUT de Brest, raconte le dirigeant. J’ai pu associer mon goût d’entreprendre avec ma passion des mangas, en bénéficiant de l’appui et la caution de mon père, ingénieur en armement. Même si la mise initiale était modeste, j’ai eu beaucoup de peine à convaincre des partenaires financiers autour de ce qui était alors considéré comme une mode en déclin." Japanim est aujourd’hui une entreprise florissante qui emploie 26 salariés épaulés par une quinzaine d’apprentis, pour un chiffre d’affaires de 7 millions d’euros et un résultat courant avant impôts d’environ 250 000 euros (2021).

Se rapprocher des fournisseurs

Cet essor ne s’est pas accompli sans difficultés. Pourtant, l’enthousiasme de Julien Pelletier lui a permis de développer très rapidement son affaire. "Je ne m’économisais pas et la clientèle répondait bien. J’ai ouvert dès 2001 une seconde boutique à Vannes. L’année suivante, j’arrivais à Nantes avant de lancer un quatrième point de vente à Rennes. En 2004, ce fut au tour de Saint-Brieuc. Mais cette croissance très rapide m'a fait atteindre mes limites dans le management, admet-il. En 2009, l’entreprise a été rattrapée par une mauvaise conjoncture et j’en suis venu à perdre aussi un peu le goût. Je me suis vu obligé de scinder l’ensemble en plusieurs entités et de céder des participations jusqu’à 80 % pour certaines d’entre elles." Devant revenir en 2011 à la vente dans le magasin de Nantes, Julien Pelletier retrouve l’envie au contact de sa clientèle : "Au-delà du côté passionnel, j’ai voulu aller au fond des choses, être plus rigoureux, me rapprocher de mes fournisseurs. Un voyage au Japon m'a permis de gagner un échelon dans le sourcing des produits dérivés, avec un saut qualitatif et un prix 20 % plus attractif."

Une centrale d’achats

Dans le même temps, l’univers du manga se renouvelle avec une gamme élargie de bandes dessinées et un public plus mature. "L’archétype du jeune garçon de 12-25 ans qui composait 80 % de la clientèle s’est estompé", résume Julien Pelletier. Tout en s’appuyant sur le service et le conseil qui les distinguent des grandes enseignes, les équipes de Japanim mettent en place des rayons snacking et des animations spécifiques pour mieux fidéliser leurs publics en les initiant aux différentes facettes de la culture nipponne. Face à la hausse d’une activité qui fait déborder ses capacités logistiques, Julien Pelletier investit 1,3 million d’euros en 2018 dans une centrale d’achats de 900 m2 à Sainte-Luce (Loire-Atlantique) et reprend la main sur l’ensemble des boutiques qu’il rassemble sous une holding. En 2021, il rouvre un sixième puis un septième point de vente à Rennes et à Nantes, tout en emménageant dans des espaces plus grands à Vannes et à Lorient. Preuve que la mode des mangas est partie pour durer.

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