Servipro (45 salariés, 23 M€ de CA) a vu son périmètre d’activité augmenter le 1er janvier. Le concessionnaire exclusif de machines agricoles Fendt a obtenu de la marque allemande l’extension de sa concession sur l’ensemble du Finistère et sur l’ouest des Côtes-d’Armor. Conséquence, la PME, installée depuis 2016 dans sa concession historique de Morlaix (Finistère), a ouvert deux nouveaux sites. Le premier à Châteaulin (Finistère) avec un bâtiment de 1 500 m². Le second, provisoire, à Plerneuf (Côtes-d’Armor), qui sera remplacé par un nouvel ensemble en construction sur la zone d’activité attenante des Hautières, à Trémuson, près de Saint-Brieuc.
2 400 m² de concession près de Saint-Brieuc
"Ce site comportera une concession de 2 400 m², un centre d’occasions de 1 000 m² et un centre de formation de 600 m², qui vont permettre à nos fournisseurs de former nos techniciens", décline Laurent Bouliou, DG et actionnaire majoritaire de Servipro. Le site pourra également servir pour des présentations de produits et démonstrations. Doté de 100 m² de panneaux photovoltaïques, il devrait assurer l’ensemble de la consommation électrique du site. Enfin, il accueillera le siège social de l’entreprise.
Marché morose mais optimisme pour l’avenir
L’ouverture devrait se dérouler en septembre 2024. Pour cela, la PME pourra compter sur les 23 recrutements réalisés pour travailler sur ces nouveaux sites. Le montant de l’investissement de ces deux implantations n’a pas été communiqué.
Ces ouvertures devraient porter le chiffre d’affaires du concessionnaire de tracteurs, moissonneuses-batteuses et autres ensemenceuses… à 35 millions d’euros dès cette année. Pourtant, "le marché souffre de la morosité ambiante. Il devrait baisser de 20 à 25 % en 2024", note le chef d’entreprise, qui compte un associé au capital de Servipro en la personne de Pierre Alexandre. "Mais je ne suis pas inquiet pour les années suivantes. Le foncier est une chose qu’on ne peut pas délocaliser et l’agriculture restera le fer de lance de la Bretagne, qui ne souffre pas comme d’autres de problèmes d’hydrométrie. Et s’il y aura sans doute moins de fermes à l’avenir, elles nécessiteront plus de machines ", ajoute l’entrepreneur.
Certains tracteurs haut de gamme vendus 400 000 euros
L’avenir devrait passer également par davantage d’automatisation et une intervention grandissante de l’intelligence artificielle. "Il y aura sans doute, à l’horizon 2028 - 2030, des tracteurs "maîtres" qui seront suivis par d’autres, autonomes, par exemple", anticipe Laurent Bouliou. D’ores et déjà, plus de 80 % des tracteurs vendus par Servipro, dont le haut de gamme peut atteindre le prix de 400 000 euros, sont guidés par satellite dans le cadre de l’agriculture de précision.
Servipro réalise 60 à 70 % de son chiffre d’affaires avec la vente de matériel, tandis que l’activité de réparation et la vente de pièces de rechange pèsent pour 30 %. La PME vend également des engins d’occasion (30 % des ventes réalisées) et, par l’intermédiaire d’une autre entreprise, Bretagne Location, propose une offre de location de matériel.
La clientèle de Servipro est constituée à 60 % d’agriculteurs, mais aussi d’acteurs des travaux publics, de collectivités et de groupements d’agriculteurs.
