Bordeaux
Stephan de Faÿ : « La réussite d’Euratlantique sera celle des quartiers qui la composent »
Interview Bordeaux # Immobilier # Attractivité

Stephan de Faÿ directeur général de l'EPA Bordeaux Euratlantique Stephan de Faÿ : « La réussite d’Euratlantique sera celle des quartiers qui la composent »

S'abonner

Stephan de Faÿ, directeur général de l'établissement public d'aménagement Bordeaux Euratlantique, présente l’avancée du quartier Belcier, à deux pas de la gare Saint-Jean. Un point d’étape réalisé à l’occasion de l’inauguration de la halle Boca (23 000 mètres carrés de bureaux, commerces et hôtel), quai de Paludate. Un investissement de 70 millions d’euros porté par Crédit Agricole assurances en partenariat avec le Crédit Agricole d’Aquitaine.

Stephan de Faÿ, directeur général de l'établissement public d'aménagement Bordeaux Euratlantique — Photo : DR

Malgré le gigantisme de certains bâtiments construits à Euratlantique, pourquoi défendez-vous l’idée de quartiers ?

Stephan de Faÿ : La réussite d’Euratlantique sera celle de petits quartiers qui composent l’ensemble. Un quartier, c’est 300 mètres à partir de ma porte, je dois y trouver ma baguette de pain, mon transport à haut niveau de service, mon dentiste et des lieux de culture. La halle Boca participe à la mise en vie de ce quartier. Cela ne doit pas se faire en tirant un trait sur son ancienne vie. Il a été un quartier de nuit et il va le rester au travers d’un certain nombre de projets emblématiques, notamment la réimplantation de La Plage (la plus grande discothèque de Bordeaux, NDLR) et la résurrection prochainement du Comptoir du Jazz. La fête, la nuit, font aussi partie de l’attractivité d’une ville.

2018 a été l'année de la métamorphose du quartier Belcier. Quand sera-t-il complètement achevé ?

S.de F. : Nous assistons actuellement à la mise en vie de ce quartier. Celle-ci va s’étirer jusqu’à l’été prochain avec l’inauguration de la MECA (la Maison de l'économie créative et de la culture de Nouvelle-Aquitaine, NDLR) et la livraison du bâtiment de la Compagnie fiduciaire. Une très belle réalisation patrimoniale par Millesima est en cours et juste derrière une piscine va être réalisée, une opération inédite portée par l'UCPA. Rappelons aussi que cette année 2018 a d'ores et déjà vu l’arrivée de 2 000 nouveaux salariés. En matière d’espaces publics, la fin de la reconquête est celle des berges. Le chantier va démarrer en 2019 pour une prolongation de ce qui a été fait aux Chartrons et en centre-ville. C’est une transformation en boulevard urbain de la pénétrante d'ici deux à trois ans. Ce défi ne sera pas aussi rapide qu’on le voudrait, mais on ne peut pas arrêter les flux de circulation pendant ces travaux.

Comment vous assurer que l’offre de ce quartier reste qualitative à long terme ?

S.de F. : Un quartier comme celui de la Défense à Paris nous montre ce à quoi la recherche de rentabilité au maximum du mètre carré loué peut conduire : une dégradation du commerce perçu avec la multiplicité des sandwicheries ! Contre cet écueil nous avons voulu un investisseur unique, Crédit Agricole assurances, qui détient en propre la majorité des commerces du secteur. Sa stratégie est la durabilité de l'ensemble. Il ne peut pas dissocier les cellules commerciales, il s’est engagé à détenir les actifs minimum sept ans, sans pouvoir les vendre à la découpe. Par ailleurs nous nous félicitons de l'ancrage local de l'offre assurée par des opérateurs bordelais (les maisons Cordier et Mestrezat, Gloria, la Boca Food Court). Ils ont la capacité de s'adapter plus vite aux attentes locales et participent à donner une âme. Et en même temps, les grands acteurs nationaux et internationaux (Naos Hôtels Groupe, AG2R La mondiale, GIE Groupe Macif, Vapiano, Indiana café) amènent de la complémentarité pour ne pas rester dans un entre-soi. Cette complémentarité est un de nos grands enjeux sur chacun des quartiers que l'on développe.

Bordeaux # Immobilier # Attractivité # Collectivités territoriales