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NewHeat réduit les émissions de CO2 de l'usine Lactalis à Verdun
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NewHeat réduit les émissions de CO2 de l'usine Lactalis à Verdun

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L'entreprise bordelaise NewHeat va installer une centrale solaire thermique sur le site Lactalis de Verdun (Meuse). Cela permettra de réduire de 2 000 tonnes par an les émissions de CO2 de la nouvelle tour de séchage du géant de l'agroalimentaire.

Après celle Condat-sur-Vézère (Dordogne), NewHeat s'apprête à construire une nouvelle centrale thermique sur le site de Lactalis à Verdun (Meuse). — Photo : Newheat

Avec ses 15 000 m2 pour une puissance maximale d’environ 13 MW, le bordelais NewHeat (20 salariés) s’apprête à construire la plus grande centrale solaire thermique de France. Ce projet, situé à Fromeréville-les-Vallons proche de Verdun, fournira de la chaleur solaire à la nouvelle tour de séchage de lactosérum de l’usine Lactalis (pour laquelle l’industriel a investi 40 M€ en 2019). Cette installation permettra au site de réduire sa consommation de gaz et ainsi de réduire ses émissions de CO2 de 2 000 tonnes par an. Il s’agit là du 5e projet porté par l’entreprise bordelaise qui ambitionne de décarboner massivement le secteur de la chaleur en France. L’utilisation d’énergie sous forme de chaleur pour des utilisations industrielles ou collectives (près de 50 % de la consommation d’énergie primaire en Europe) dépendant aujourd’hui à 90 % des énergies fossiles, « leur substitution par des énergies renouvelables est un enjeu primordial de la lutte contre le changement climatique », commente Hugues Defréville, dirigeant de NewHeat.

Un engagement sur 25 ans

Pour ce projet, le géant de l’agroalimentaire Lactalis s’est engagé à racheter à NewHeat l’énergie produite sur le site pour une durée de 25 ans. « Sans cet engagement sur le long terme, nous n’aurions pas pu investir », reconnaît Hugues Defréville. Car c’est le cœur du modèle économique de NewHeat : l’entreprise fournit un projet clés en main à ses clients. Il conçoit, finance, construit puis exploite les centrales de production de chaleur. Concernant la centrale installée pour l’usine Lactalis, les fonds régionaux de la transition énergétique Terra Énergies, AREC Occitanie et OSER ENR participent en tant qu’actionnaires minoritaires. Le projet a été sélectionné et soutenu financièrement notamment par l’Ademe dans le cadre de l’appel à projets « grandes installations solaires thermiques » du fonds chaleur. Et il s’inscrit par ailleurs dans l’opération de financement de 13 millions d’euros, portant sur 5 projets de centrales solaires thermiques, annoncée par NewHeat en septembre 2020.

Des aides pour rester compétitifs

Pour ce projet, dont l’investissement avoisine les 5 millions d’euros, l’aide à l’investissement dépasse les 60 % du montant total. « Nous ne faisons pas de projet qui ne soit pas compétitif par rapport au prix du gaz. Aucun de nos clients ne pourrait se permettre de payer son énergie trop cher. Mais pour être compétitifs, nous avons besoin d’aides, de celle de l’Ademe notamment avec le fonds chaleur », détaille le cofondateur. Un soutien public d’autant plus crucial que l’année 2020 s’est avérée complexe pour l’entreprise bordelaise. « Le prix du gaz était tellement bas, du point de vue commercial, c’était compliqué pour nous. 2020 a vraiment été une année blanche. La crise sanitaire a permis de mettre des questions stratégiques sur la table mais les clients sont attentistes », reconnaît Hugues Defréville.

Pour le moment, NewHeat garde les yeux rivés sur les projets en cours : celui de l’usine Lactalis dont les travaux ont démarré pour une mise en service au premier trimestre 2022, puis sur les prochains chantiers, notamment ceux des réseaux de chaleur à Narbonne et à Pons.

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