C’est dans les travées de la Foire de Bordeaux qu’ont vu le jour les Établissements Dubrasquet en 1956. « Ce rassemblement constitue le cœur historique de la dimension événementielle de notre activité », rappelle Philippe Rondot qui a pris en main le destin de l’entreprise voilà vingt ans. Parquets et moquettes étaient les produits phare de l’époque, puis vinrent les baraquements en dur. La diversification dans la création et la pose de stands réclamaient l’aménagement d’un atelier de menuiserie. En 1982, l’entreprise s’installait ainsi au lieu-dit Les Ortigues à Cézac, aux confins du Blayais.
À cette même époque, Philippe Rondot commence sa carrière au sein du groupe Vivendi. Les défis bordelais s’enchaînent, depuis le lancement du câble, la reprise des Girondins de Bordeaux, les réseaux de chaleur… « Pendant 18 ans, j’ai eu beaucoup de plaisir à y travailler, mais j'ai eu besoin de devenir moi-même entrepreneur et actionnaire », se souvient celui qui rachète l’entreprise Les ateliers des Ortigues en 2001 à 44 ans. Une quinzaine de salariés compose l’effectif, le chiffre d’affaires est alors d’1,5 million d’euros. La holding Co-Nect est rapidement constituée, anticipant la création de filiales.
S'émanciper de Bordeaux
Le premier virage stratégique s’effectue en 2009, avec le déménagement de l’entreprise à Peujard, à six kilomètres de là. Il s’agit de trouver une surface nécessaire au stockage du matériel : chapiteaux, éléments de stands, mobilier… Le marché d’alors est régional. « Il nous fallait nous émanciper de la surexposition bordelaise. Rappelons qu’au début des années 2000, la Foire de Bordeaux représentait près de 50 % de notre activité ». Un fonds vient apporter les investissements nécessaires notamment au rachat, à Lyon, de la PME Class Affaires Expo, spécialisée dans l’architecture d'intérieur. Le portefeuille des trois filiales – Les Ortigues Bordeaux, Paris et Lyon – se gonfle progressivement de clients et événements nouveaux : depuis Infopro Digital Paris à la présidence de la république française, en passant par Jazz off Marciac, le Mipim, le Grand pavois, la convention APM… Ce sont 300 rendez-vous annuels qu’il faut concevoir ou accompagner, pour le groupe de 65 salariés, au chiffre d’affaires de 11 millions d’euros.
Des lieux hybrides à valoriser
Une opération de croissance externe délicate va porter une ombre au tableau en 2016 : le rachat d'une agence parisienne pratiquant de l’événementiel low cost. « Cet épisode dangereux, où j’ai découvert des pratiques à la limite de la loi, vient conforter l’idée que je me fais de la précarité de notre condition. Dans cet univers instable, notre capacité de remise en cause au quotidien et notre humilité d’entrepreneur entretiennent le feu sacré pour créer et transmettre ».
Sous les couleurs de la holding, Les Ortigues s’engagent aujourd'hui sur le segment de l’animation de lieux urbains. Par ailleurs, président de Domofrance, bailleur social, Philippe Rondot entend faire converger ses savoir-faire et sensibilités vers l’aménagement de nouveaux espaces de vie, « ces lieux hybrides que les promoteurs, les villes souhaitent animer et qui participent à leur attractivité, à leur valorisation ». Des lieux où Les Ortigues rêvent de voir apposée la signature « by Co-Nect ».
