Manutech-USD : «Nous avons le cadre juridique, l'usine, nous sommes partis»

Manutech-USD : «Nous avons le cadre juridique, l'usine, nous sommes partis»

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Equipex Un an et demi après avoir été retenu comme "Equipement d'excellence", où en est Manutech-USD ? Florent Pigeon, coordinateur scientifique, fait le point.
— Photo : Le Journal des Entreprises



En Février2011, Manutech-USD recevait le label "Équipement d'Excellence". Où en est-on?


Nous sommes réellement entrés en phase active à l'été 2011. Depuis, l'ensemble des partenaires scientifiques et industriels de Manutech-USD se sont réunis pour trouver la meilleure forme juridique pour construire cet équipement d'excellence dans un souci de mutualisation. Après avoir pris différents conseils, nous avons opté pour un groupement d'intérêt économique (GIE).
L'idée de départ n'était pas de monter une SA?
La SA n'a pas pu se faire suite à quelques réticences. L'École des Mines est restée interrogative. Elle ne fait d'ailleurs pas partie du GIE pour l'instant. Elle veut y participer, mais veut beaucoup d'assurances. Elle nous rejoindra plus tard. En attendant, nous avons souhaité démarrer avec les autres partenaires. Les statuts du GIE ont été déposés en août.
Quid sur le plan scientifique et technique?

Nous avons obtenu des locaux au sein du Bâtiment des Hautes Technologies (BHT). Locaux qui ont été mis à disposition par Saint-Étienne Métropole et que nous avons équipés de salles blanches. En parallèle et en temps masqué, nous avons affiné notre plan financier, nos choix d'appareillages de caractérisation à acheter et nous avons finalisé le planning opérationnel. Récemment, nous avons recruté notre déléguée générale. Elle devrait prendre ses fonctions au 1erjanvier.

J'ai cru comprendre que le ministère vous avait demandé d'accélérer les choses?
C'est faux! En tant que coordinateur scientifique, c'est moi qui étais en relation directe avec le ministère et avec l'ANR. J'ai d'ailleurs fait un bilan d'activité en juin. En revanche, nous avons des partenaires qui se sont un peu impatientés. Ce que l'on est en train de faire est unique. On mutualise tout: les moyens techniques, les hommes, mais aussi la propriété intellectuelle. Rédiger un accord industriel cadre ne se fait pas en trois jours. Les intérêts financiers sont énormes. Aujourd'hui, nous avons le cadre juridique, l'usine est construite, nous sommes partis.

L'Equipex devrait voir le jour sous quelles échéances?
Il y aura plusieurs versions intermédiaires avant d'arriver à une machine de production aboutie à horizon 2015-2016.

Quelle sera sa finalité? Le louer à des industriels, vendre du process?
Tout est possible. L'Equipex sera mis à la disposition des laboratoires du GIE qui auront des droits d'utilisation. Si demain un industriel comme PSA vient nous voir - et c'est le cas - nous développerons de la R & D et nous vendrons du process. PSA peut ensuite nous demander de construire une machine similaire pour eux. On peut aussi imaginer que le GIE essaime et aboutisse à la création d'une entreprise pour une application précise. Il sera aussi possible de travailler tous ensemble au sein du GIE pour répondre à un appel d'offres européen. Nous souhaitons que cette machine soit flexible et utilisée. La recherche coûte cher et on ne peut plus se contenter de thésauriser du matériel dans des laboratoires.
La recherche au service de l'économie, c'est le leitmotiv?
Et l'inverse! Pour que la recherche publique puisse servir l'industrie, il faut que l'industrie serve la recherche publique.