Gironde
Les piscines d'ECP réclament de nouvelles usines 
Gironde # Industrie

Les piscines d'ECP réclament de nouvelles usines 

S'abonner

Fondée en 2006, la PME familiale illacaise ECP, pour Étude et Conception Polyester, poursuit sa croissance portée par le marché très dynamique de la piscine privée en France. Actuellement présente en Gironde et en Saône-et-Loire, l’entreprise annonce l’ouverture d’un nouveau site de production dans les Hauts-de-France.

Les trois usines actuelles d’ECP et son siège à Saint-Jean- d’Illac (en bleu sur la photo) correspondent au global à 11 500 m² de site de production — Photo : Aboral

Investir pour se hisser en tête de course du marché de la piscine privée en France et miser plus que jamais sur la qualité ; tel est le credo de Véronique et Alain Gasciolli, fondateurs d’ECP, Étude et Conception Polyester, et de sa marque Aboral. Il s’agit pour le constructeur de piscine fondé en 2006 d’absorber une croissance sans précédent, dans un contexte de crise sanitaire qui a tendu davantage les enjeux de ressources humaines, de logistique et de délai de livraison. Pour cela, l’usine de Simandre en Bourgogne, ouverte au premier trimestre 2021, doit être agrandie sans attendre et une autre construite dans le nord de la France en 2023. "Tout va très vite. Il nous faut investir pour faire face à une croissance fulgurante, délester nos deux usines de Saint-Jean-d’Illac et quadriller le nord de la France", précise la fondatrice.

Une croissance ininterrompue

Depuis sa création, l’entreprise a rencontré son marché, d’abord en B to B en direction des Girondins. Il s'est rapidement déployé grâce à un réseau de distributeurs à travers la France, aujourd’hui au nombre de 80. Objectif 100 en fin d’année 2022, pour une croissance naturelle à deux chiffres qui ne s’est jamais démentie, hors les années de crise financière de 2007-2009. Le chiffre d’affaires de la PME, de 8, 3 millions d’euros en 2019, près de 12 millions en 2020, a bondi à 21 millions en 2021, pour un objectif de 25 millions d’euros cette année. En termes d’unités fabriquées, ECP ambitionne de porter le nombre de bassins de 2 000 en 2021 (1 600 à Saint-Jean-d’Illac, 400 à Simandre) à 2 600 dès 2022.

Il faut donc à ECP, grandir et recruter pour voir les effectifs passer de 80 salariés à 100 cette année. À condition de trouver les précieux profils de moulistes, de stratifieurs et de préparateurs de fabrication industrielle. À condition aussi d’investir dans la R & D, comme ECP l’a fait notamment aux côtés de la Région dans le cadre du programme de l’usine du futur, pour son robot, dont le bras projette l’enduit de gel coat (enduit gélifié) sur les coques. En outre, sur les 18 derniers mois, 4 millions d’euros ont été investis en Bourgogne, et 4 autres dans l’usine de Saint-Jean-d’Illac.

Secteur qui se réinvente

"Selon la Fédération des professionnels de la piscine et du SPA, 2020 a vu une croissance de 27,5 % des piscines livrées. Pour poursuivre notre envol, il nous faut proposer des nouveaux modèles, installer nos nouveaux collaborateurs, le tout dans une obsession de la qualité", martèle l’Arcachonnaise Véronique Gasciolli qui pointe également les méthodes peu reluisantes de certains concurrents. "Le secteur s’est trop longtemps reposé sur ses acquis. Aujourd’hui, nous sommes très regardés", confie la dirigeante engagée dans des batailles juridiques liées à de la violation de brevets et d’innovations, comme a été copié son volet automatique immergé.

"À nous de savoir gérer, absorber, la demande des clients, en nous fixant le cap de 5 ans pour nous stabiliser", poursuit la dirigeante. En ligne de mire le marché français, bien assez dynamique, puis la Belgique. L’Allemagne et la Suisse attendront. "Les délais de livraison ont plus que doublé depuis la crise sanitaire, passant à six mois pour le client final. L’export va encore rester marginal ", analyse Véronique Gasciolli.

Gironde # Industrie # Banque # Tourisme