Lyon consolide sa filière neurosciences
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Lyon consolide sa filière neurosciences

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Avec l'inauguration fin novembre un neurocampus, équipé de 7 000 m² d'espaces de recherche, Lyon veut apparaître comme la référence française sur les neurosciences.

Le neurocampus Michel Jouvet va accueillir l’ensemble des équipes du centre de recherche en neurosciences de Lyon, dont celles de l’Inserm et de l’Université Lyon 1 — Photo : Erice Le Roux - Université Lyon 1

Il est rare qu’un projet fédère autant d’acteurs. État, Région, Métropole… Tous les représentants des milieux institutionnel et politique se sont pourtant bousculés, fin novembre, à l’inauguration du neurocampus Michel Jouvet, aux portes de Lyon. Financé à hauteur de 20 millions d’euros dans le cadre des contrats État-Région, ce bâtiment dernier cri illustre les ambitions de Lyon de consolider sa filière neurosciences. Et ainsi d’apparaître comme le bassin français de référence sur la discipline.

Excellence clinique

Le nouveau complexe, qui propose 7 000 m² d’espaces de recherche, va ainsi accueillir l’ensemble des équipes du centre de recherche en neurosciences de Lyon, dont celles de l’Inserm et de l’Université Lyon 1. Et s’afficher dès lors « comme une vitrine qui va faciliter les dynamiques croisées avec le milieu entrepreneurial », appuie Thibault Honegger, cofondateur de la start-up lyonnaise Netri (CA : NC ; 8 salariés), qui développe depuis 2018 une technologie visant à réduire le temps de traitement contre les maladies neurodégénératives. Ce scientifique, ancien chargé de recherche au CNRS reconnaît « les multiples points forts » du territoire. « Lyon est la seule métropole française à abriter un biodistrict aussi prolifique », considère-t-il. Même constat du côté de la Métropole qui reconnaît, sur les neurosciences, « une excellence clinique sur des pathologies non dépourvues d’intérêt pour les patients, acteurs de santé et grands groupes pharmaceutiques mondiaux : épilepsie, scléroses, Parkinson, DMLA, douleur chronique, Alzheimer et santé mentale. »

Pénurie de main-d’œuvre

Au niveau régional, la filière neurologie est notamment portée par la fondation Neurodis, premier réseau en France sur les neurosciences avec plus de 800 chercheurs et médecins. Un écosystème complété par la présence du centre de neuro-imagerie lyonnais (le Cermep), du centre de recherche en neurosciences de Lyon, de l’Institut de recherche sur les cellules souches et le cerveau et du Centre de neurosciences cognitives. Sans compter l’institut des épilepsies IDEE, dont l’espace IDEE-Technologies destiné à l’accueil d’entreprises a été financé en 2015 à hauteur de 3,5 millions d’euros. Celui-ci accueille aujourd’hui plusieurs pépites dont Gaoma Therapeutics, soutenue par la SATT Pulsalys et spécialisée en neuro-inflammation.

À ce réseau de start-up s’ajoute un tissu d’entreprises historiquement actives dans le domaine des neurosciences, à l’instar du laboratoire Aguettant, Merck, Fresenius Kabi, ou encore Renishaw Mayfield… « Les sociétés Prediction BioSciences, Carthera, Geneuro et Theranexus ont également fait le choix d’implanter leurs activités de recherche et développement au sein de l’écosystème lyonnais », rappelle-t-on à la Métropole. Seule ombre au tableau : « La pénurie de main-d’œuvre », se désole Thibault Honneger qui cherche désespérément à recruter 5 personnes. Une étape indispensable pour créer l’outil industriel de son entreprise. « Mais les bons profils sont rares… »

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