2016 : (enfin) l'année de la commercialisation pour Erytech Pharma, société lyonnaise, créée en 2004 et positionnée sur le traitement des leucémies aigües et du cancer du pancréas. « Les prochains mois vont être importants pour l'entreprise », reconnaît Gil Beyen, P-dg de Erytech Pharma. « Nous continuons à travailler à la première approbation de notre produit en Europe, attendons les résultats de notre étude de phase II dans le cancer du pancréas et entamons de nouveaux essais cliniques et précliniques de produits candidats utilisant notre technologie exclusive Erycaps. Toutes les conditions semblent ainsi réunies pour assurer la bonne exécution de notre stratégie de développement ».
Traitement unique
En attendant cette première approbation pour le marché européen espérés fin 2016, les soixante-quinze employés de cette biotech restent dédiés à ce produit phare qui recevait il y a tout juste dix ans de l'European Medicines Agency la désignation de " médicament orphelin ". Un produit baptisé Graspa donc ; traitement unique offrant une nouvelle utilisation de l'asparaginase, encapsulée à l'intérieur de globules rouges. Il permet « de traiter les patients atteints de leucémies aigües, même les plus fragiles, en réduisant significativement les effets secondaires et pour d'autres indications en oncologie », résume-t-on au siège de l'entreprise, à quelques encablures du centre hospitalier Édouard Herriot. « Chaque année, plus de 50.000 patients en Europe et aux États-Unis sont atteints de leucémie aiguë lymphoblastique (LAL) et de la leucémie aiguë myéloïde », précise l'entreprise. « Pour environ 80 % de ces patients, notamment adultes ou en rechute, les formes actuelles de L-asparaginase ne peuvent pas être utilisées en raison de leur toxicité ou de réactions allergiques ». Le portefeuille de produits candidats de la biotech offrirait alors une « alternative intéressante », dixit, pour permettre à tous les patients atteints de leucémie, d'être traités, ainsi que pour des patients ? plus de 150.000 en Europe et aux États-Unis ? atteints de cancer du pancréas.
Plus de 40 millions d'euros de trésorerie
Autant de cibles possibles qui attirent les investisseurs et capitaux risqueurs. Après des premières levées d'amorçage en 2006 et 2010, Erytech Pharma a procédé à plusieurs levées de fonds remarquées dont les deux dernières ? fin 2014 et fin 2105 ? respectivement de 30 et 25 millions d'euros. La biotech ? fortement consommatrice de cash et qui affiche encore un modeste CA à 3 millions d'euros ? présentait ainsi un niveau de trésorerie de 40,6M? à la fin du premier trimestre 2016, contre 45,6 millions d'euros au 31 décembre 2015. « Les flux nets de trésorerie consommés par l'activité et par les opérations d'investissement se sont élevés à 5,1 millions d'euros pour le trimestre, contre 3 millions d'euros au premier trimestre 2015 », précise Erytech Pharma. Et son P-dg de ne pas annoncer de nouvelle levée de fonds mais d'estimer « possible » une future cotation au Nasdaq. Les ambitions américaines du Lyonnais ne sont d'ailleurs pas nouvelles. L'an dernier, l'entreprise annonçait déjà une éventuelle introduction en Bourse aux États-Unis après la nomination du docteur Iman El-Hariry ("ex " de GSK) basée à Boston - au poste de directrice médicale monde de la PME. « Une cotation aux États-Unis pourrait être intéressante mais plus globalement, nous visons les États-Unis pour le marché - dominant - qu'il représente », précise Gil Beyen. Raison pour laquelle Erytech a lancé l'an dernier un programme d'ADR (American Depositary Receipt) de niveau 1 afin de leur permettre d'obtenir une cotation sur les marchés américains.
Erytech Pharma
(Lyon) P-dg : Gil Beyen 75 salariés CA 2015 : 3M? www.erytech.com
