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Les achats responsables, "pilier" de la politique économique de Lyon Métropole
Lyon # Politique économique

Les achats responsables, "pilier" de la politique économique de Lyon Métropole

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Le nouvel exécutif métropolitain lyonnais, emmené par l’écologiste Bruno Bernard, présente lundi 25 et mardi 26 janvier son plan d'investissements 2021-2026, d'un montant de 3,6 milliards d’euros dont 650 millions d’euros pour l’année 2021. Malgré la poursuite d’un programme gouvernemental favorisant l’industrialisation du territoire, le volet "économie" du budget 2021 présente un visage radicalement nouveau.

— Photo : © ALEXANDRA FLEURANTIN

La Métropole de Lyon, présidée par l'écologiste Bruno Bernard, vote jusqu’au 26 janvier sa programmation pluriannuelle des investissements 2021-2026. D’un montant de 3,6 milliards d’euros au total, il se traduit pour 2021 par un investissement de 650 millions d’euros. Le "soutien aux actions économiques", portefeuille de la vice-présidente Émeline Baume, s'incarne dans une enveloppe de 392,2 millions d’euros entre 2021 et 2026 (+2% par rapport au mandat précédent) consacrée au développement économique mais aussi à l’emploi, et à l’insertion, aux universités et à la recherche, au tourisme et aux systèmes d’information.

"Le premier pied de la politique de développement économique passe par notre plan d’achats responsables, soutient Émeline Baume. Nous considérons que la commande publique est ce qui permet de faire travailler les acteurs sociaux économiques du territoire mais de transformer ensemble le territoire".

Travailler avec les entreprises

L’élue métropolitaine depuis douze ans, conseillère en charge de l’économie circulaire lors du précédent mandat, entend travailler sur "trois chantiers prioritaires" à savoir le bâtiment, les travaux publics et l’alimentaire. L'enjeu pour Émeline Baume, c'est de travailler avec les entreprises et "définir ensemble des clauses qui concernent la transformation écologique, l’impact social et la justice sociale avec la question de l’insertion, de l’égalité femmes-hommes, salariale et des modes de gouvernance au sein des entreprises". L’élue a par ailleurs pondéré son propos. "On ne va pas imposer des choses qui ne sont pas possibles mais trouver, avec les acteurs, l’ambition et de la coopération pour arriver à nos fins d’ici 2026."

Des Halles de l’économie circulaire

Aux chefs d’entreprise qui, depuis l'alternance politique il y a six mois, redoutaient les mesures politiques prises à leur encontre, Émeline Baume rétorque que les créateurs d’entreprise n’attendent ni la Ville ni la Métropole pour créer. Lyon Métropole va néanmoins consacrer 14 millions d’euros en 2021 pour la construction de deux pôles entrepreneuriaux. Mais dans le souci d’une économie plus durable, la collectivité déploie également un investissement de 5 millions d’euros pour ériger des "Halles de l’économie circulaire", qui proposeront de la location d’espaces de stockage de matières premières secondaires (des « déchets » qui deviendront des « ressources », indique un communiqué) et la mise à disposition de machines mutualisables. Selon la métropole, cette pratique est "très demandée" par les acteurs du bâtiment, de l’alimentation et du textile.

Miser sur les talents locaux

Du côté de l’industrie, les équipes de Bruno Bernard poursuivent l’action conduite depuis 2018 à travers l’opération gouvernementale "Territoires d’innovation de grande ambition" afin de "relocaliser" la production industrielle au plus près des habitants et des zones d’emploi. La Métropole de Lyon investira dans un premier temps 17 millions d’euros dans un fonds alimentant les phases de pré-industrialisation de 80 à 100 jeunes entreprises industrielles.

Très attendu sur le volet du tourisme mais aussi l’attractivité du territoire, la Métropole assume une stratégie radicalement différente de celle pratiquée depuis quinze ans à Lyon. Au point par exemple que la direction " Valorisation territoriale & relations internationales" reste à ce jour sans pilote, et le tourisme sans budget. En France, Lyon fait pourtant figure de précurseur en matière d’attractivité entrepreneuriale ou de tourisme d’affaires. "Notre parti pris c’est de donner à ceux qui ont envie d’agir de le faire et non pas d’attirer des entreprises ici, de "piquer" des talents aux autres territoires. Nous partons du principe que nous avons les talents ici et que nous devons les aider à croître", veut convaincre Émeline Baume.

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