Le fabricant de lingerie et balnéaire de Rillieux-la-Pape, lâché par son actionnaire Palmers, a été repris par Alain Prost. Le P-dg de la nouvelle Maison Lejaby a fait carrière chez L'Oréal, Chantelle et La Perla. Sa connaissance de la corseterie a pesé dans la décision du tribunal de commerce de Lyon, le 19janvier dernier. D'autant qu'il s'est entouré d'une équipe confirmée: Christian Bugnon, fils du fondateur de Lejaby, Michel Desmurs, patron du sous-traitant historique tunisien Isalys, et un fonds italien. Il a prévu d'investir 7M€, dont environ 1M€ à visée sociale, pour aider les salariés licenciés, reprendre les congés payés,etc. Car la reprise se solde par 255 postes supprimés sur 450 en France, avec la fermeture du site de fabrication d'Yssingeaux, en Haute-Loire, et des restructurations au siège social. «Je comprends le désarroi du personnel. Mais je ne pouvais pas préserver plus d'emplois. Notre business plan à trois ans prévoit que l'on réinvestira tout ce qu'on gagnera pour redévelopper l'entreprise», explique Alain Prost. Il s'est par ailleurs engagé à faciliter la réindustrialisation du site d'Yssingeaux en cédant l'outillage à un éventuel repreneur. Lejaby externalisait déjà 93% de sa production. Le phénomène n'est pas nouveau: le textile délocalise depuis plus de 20 ans. D'après Habillement Rhône-Alpes, la région compte 45 entreprises de lingerie corseterie et balnéaire qui totalisent 350M€ de chiffre d'affaires mais seulement 600 à 700 personnes. Lejaby est passée de plus de 800 emplois dans le monde en 2009 à 575 en 2011, après les fermetures des sites du Teil, de Bourg-en-Bresse et de Bellegarde. Son chiffre d'affaires a fondu de 80M€ à 40M€. Le personnel, qui attribue cette chute à des erreurs stratégiques de l'ex-propriétaire, redoutait une reprise par un financier. Il peut être rassuré sur ce plan. La Maison Lejaby vise la reconquête de parts de marché en travaillant sur ses produits, en lançant une ligne couture fabriquée à Rillieux, en développant la communication et le commercial, pour regagner la confiance des distributeurs. «Il nous faut insuffler un nouvel état d'esprit pour que Lejaby redevienne innovante», commente Alain Prost. Sa tâche est à la hauteur de sa motivation: les commandes pour 2012 ont chuté à 20-22M€.
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