En 2017, le spécialiste de l’injection et de l’usinage des plastiques Clayens (3 900 salariés dans le monde, 395 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2022) certifiait ISO 50 001 (norme d’amélioration de la performance énergétique, N.D.L.R.) son siège de Genas (Rhône), un site qui réunit 280 salariés dans une usine de 15 700 m² et des bureaux. La démarche a permis de réduire de 17 % la facture énergétique, un gain cumulé estimé à 3 millions de kWh de 2018 à 2022. "Nous allons dupliquer ces méthodes de réduction des coûts énergétiques dans nos 22 autres usines, avec l’objectif est de réaliser un minimum de 10 % d’économie sur chaque site", annonce Nicolas Tavares, directeur adjoint maintenance et énergie du groupe.
Pour Clayens, bien avant la crise énergétique, l’idée était simplement de faire des économies. À l’arrivée, le travail réalisé pour obtenir la norme ISO 50001 sur le site de Genas a permis au groupe industriel de se forger une expérience reproductible dans tous ses sites industriels.
Démarche pragmatique
"L’expérience sur la maison mère nous a ouvert les chakras. En découvrant les résultats des audits, nous ne pensions pas être aussi mauvais", confie Nicolas Tavares. "Au final, l’usine de Genas a été un laboratoire pour tous les autres sites." Un laboratoire qui a tracé une feuille de route permettant de diffuser les bonnes pratiques testées et validées lors de la mise en place de la norme ISO. Pour autant, "nous ne la déploierons pas dans nos autres sites", appuie le responsable. "Parce qu’elle est très lourde administrativement et consommatrice de temps en interne, et parce que le client n’a pas d’exigence particulière vis-à-vis de l’obtention de cette norme, il veut juste s’assurer que nous sommes bien engagés dans une démarche de décarbonation", ajoute-t-il.
En pratique, Clayens a joué sur différents leviers pour réduire sa consommation d’électricité. Le site de Genas s’est d’abord doté d’outils : installation de compteurs pour les principaux équipements de l’usine et de logiciels de suivi des consommations. Ensuite, il a investi dans des équipements plus sobres : des presses électriques 50 % plus économiques que leurs homologues hydrauliques et des compresseurs à air plus performants.
Investir pour réduire la facture
Le groupe Clayens mise également sur de nouvelles technologies pour refroidir ses machines à injecter le plastique. À cet égard, un système de production d’eau froide utilise l’air extérieur dès que sa température descend en dessous de 12 degrés. "Cet investissement de 400 000 euros a généré 60 % d’économies", estime Nicolas Tavares.
Autre source de gain d’énergie : la réduction du "talon" du dimanche, un terme qui désigne la consommation électrique de l’atelier à l’arrêt. Alors que le site n’était pas en activité ce jour-là, il consommait 300 kWh, contre 60 kWh aujourd’hui. Enfin, l’éclairage est entièrement converti en leds, une option à fort impact (60 % d’économie) déployée dans les bureaux et les entrepôts, représentant un investissement de 150 000 euros. Prochaine étape : réaliser des plans de production hebdomadaires incluant des consignes claires pour les heures d’allumage des équipements.
