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Lavoisier Composites va construire une usine pour produire des matériaux biosourcés innovants
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Lavoisier Composites va construire une usine pour produire des matériaux biosourcés innovants

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Pour offrir une seconde vie aux déchets de l’industrie, la start-up lyonnaise invente des matériaux composites à partir de résidus issus des filières aéronautiques, textile et agroalimentaire. Elle vient d’ouvrir son capital à la banque des Territoires pour financer son développement industriel.

Guillaume Loiseau et Esteban Villalon, associés fondateurs de Lavoisier Composites — Photo : Andéol Debeauvais

Le spécialiste de la valorisation des sous-produits de l’industrie Lavoisier Composites (13 salariés ; 500 000 euros de CA en 2022) investit 3,5 millions d’euros pour la construction de sa nouvelle usine à Brindas (Rhône), dont la livraison est prévue fin 2024 début 2025.

Implanté à la Mulatière (Rhône), Lavoisier Composites sera accompagné par la Banque des Territoires pour le financement de la partie immobilière du bâtiment industriel. L’entreprise recourra également à un prêt bancaire et à des émissions d’obligations. Les associés fondateurs Esteban Villalon et Guillaume Loiseau restent majoritaires.

"Dès notre premier exercice en 2019, nous avons connu une croissance rentable qui nous a permis de nous développer grâce à l’accroissement de nos fonds propres mais nous n’excluons pas de lever un jour des fonds si la demande s’accélérait", anticipe Esteban Villalon, président fondateur. Et cela semble bien parti, puisque la société a l’ambition de doubler son chiffre d’affaires cette année pour atteindre 1 million d’euros fin 2023.

Matériaux biosourcés

Le site de Brindas produira des pièces et des matériaux biosourcés à partir des résidus de production de l’aéronautique, mais aussi de chutes issues de la maroquinerie, des industries textile et agroalimentaire (drêches de brasserie, sous-produits du vin, etc.). Lavoisier Composites développe des procédés de réemploi permettant de créer des matériaux innovants comme des composites cuir/résine sous forme de plaques rigides et de nouvelles pièces à faible impact environnemental.

La jeune société a notamment déposé le brevet Carbonium®, à l'origine de sa première gamme de matériaux, réalisée à partir de sous-produits de grade aéronautique (fibre de carbone, époxy haute température). Des matériaux utilisés par l’horlogerie de luxe suisse (Ulysse Nardin, Romain Gauthier, etc.) et par Airbus pour le remplacement de pièces métalliques non structurelles. Deux autres brevets sont en cours de dépôt mais l’entreprise privilégie le "secret", une façon plus efficace parce que plus discrète, de protéger ses innovations.

Partenariat industriel avec Clayens

Deux tiers des ventes sont en effet réalisées sur le marché du luxe et le tiers restant sur les marchés de la high-tech (mobilité hydrogène et électronique). En attendant la mise en route de son usine, la jeune deeptech produit elle-même à La Mulatière petites et moyennes séries (de plusieurs centaines de pièces à environ 5 000) et confie la fabrication des grandes séries (à partir de 5 000 unités) notamment à des partenaires industriels dont le fabricant de résine plastique Clayens (3 900 salariés dans le monde, 395 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2022), implanté à Genas (Rhône). "Avec Clayens, nous sommes complémentaires : nous apportons de l’innovation pour la conception de matériaux biosourcés dans les appels d’offres auxquels ils répondent et nous bénéficions de leur force de frappe industrielle", se réjouit le dirigeant de la firme lyonnaise, dont les effectifs devraient doubler d’ici 2025, date de la mise en route opérationnelle du site de Brindas.

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