
Le 23 novembre, Christophe Sapet accordait une interview au Journal des entreprises, dans laquelle il disait sa confiance de voir les objectifs de chiffre d'affaires 2018 (30 M€) tenus. « Il y aura un léger décalage lié à l'évolution de la réglementation aux États-Unis mais il ne s'agit que d'un report », nous avait alors tranquillement expliqué le président du directoire de l'entreprise lyonnaise de 280 collaborateurs, qui conçoit et produit des véhicules autonomes.
Le 7 décembre, un communiqué de presse mettait ce chiffre "à jour". "L’objectif annoncé de chiffre d’affaires de 30 M€ pour 2018 ne sera pas atteint. Il devrait se situer entre 17 M€ et 19 M€", stipulait-il. Sept jours plus tard, pour Christophe Sapet, président et cofondateur de l'entreprise aux côtés du député LREM Bruno Bonnell, le couperet est tombé. L'homme est limogé "à effet immédiat".
Le grand "chamboule-tout"
Une décision entérinée par le conseil de surveillance de Navya réuni le 14 décembre. L'actuel directeur financier, Frank Maccary, est nommé président du directoire à titre transitoire. Par ailleurs, l'instance a entériné le départ de deux administratrices indépendantes, d'un administrateur représentant Valéo, et celui de Laurent Kocher, administrateur indépendant, par ailleurs directeur exécutif, marketing, innovation et services de Keolis. Ledit conseil de surveillance compte désormais cinq membres : Charles Beigbeder, son président, entouré de Dominique Rencurel, d'un membre de la société 360 Capital Partners, et de deux nouvelles administratrices indépendantes.
En 2014, Christophe Sapet s'était associé au fonds de Bruno Bonnell Robolution Capital, géré par 360 Capital Partners, pour reprendre les actifs de la société en liquidation Induct et poursuivre l'activité de conception de navettes électriques autonomes sous le nom de Navya. Depuis début 2018, la société a levé plus de 80 millions d'euros. Pour autant, l'action a largement perdu de sa valeur depuis l'introduction de l'entreprise en Bourse : elle vaut 1,91 euro aujourd'hui contre 7 euros au moment de l'introduction (- 72 %).