"Le blocage sur l'A 45 est financier"
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Gaël Perdriau maire de Saint-Etienne "Le blocage sur l'A 45 est financier"

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L'association Alcaly était hier, 15 novembre, devant le conseil d'Etat pour tenter de faire annuler la déclaration d'utilité publique des travaux de construction de l'A 45 entre Lyon et Saint-Etienne. De son côté, le maire de Saint-Etienne Gaël Perdriau a multiplié ces dernières semaines les actions de lobbying pour convaincre le gouvernement de ne pas faire machine arrière.

Selon Gaël Perdriau, si le gouvernement devait revenir sur sa parole, « cela risquerait de mettre en danger la localisation de certaines entreprises ». — Photo : Ville de Saint-Etienne

Vous avez lancé une campagne d’affichage dans les rues de Saint-Etienne pour inciter les citoyens à signer une pétition en faveur de l’A45. Était-ce une façon de contrer le lobbying mis en œuvre par les opposants à l’A 45 ?

G.P : Je voulais surtout que l’Etat tienne ses engagements et comprenne qu’il s’agit d’un projet attendu par les habitants, et non d’un projet souhaité par quelques élus. Raison pour laquelle nous avons invité l’ensemble de la population, ceux qui se sentent concernés, à le manifester au travers d’une pétition pour que le gouvernement comprenne que l’A 45 est une priorité et doit figurer dans les investissements qui seront annoncés dans quelques semaines. Cette campagne n’a engendré aucun coût : elle a été bouclée en une matinée en interne et lancée sur nos propres panneaux d’affichage.

Ces dernières semaines, vous êtes monté au front pour pousser le gouvernement à maintenir les engagements pris par l’exécutif précédent. Jusqu’à rencontrer le premier ministre Édouard Philippe…

G.P : J’ai utilisé mon carnet d’adresses et mes relations avec Bruno Le Maire et Gérald Darmanin en charge du budget et des finances publiques. Occasion m’a été donnée également de rencontrer Édouard Philippe, ainsi qu’Elisabeth Borne ministre des transports. Désormais les décideurs sont parfaitement conscients des enjeux.

Êtes-vous optimiste ?

G.P : Et oui ! Je suis optimiste. D’abord parce que je ne baisse pas les bras avant la fin du combat. Ensuite parce selon moi que la ministre des transports paraît elle-même concevoir que la liaison entre Saint-Etienne et Lyon n’est pas satisfaisante en l’état, et qu’une nouvelle infrastructure s’impose. Qui rentre dans la liste de ses priorités : favoriser les transports du quotidien.

Édouard Philippe m’a aussi réaffirmé l’absence d’opposition politique de la part de Nicolas Hulot ministre de la transition écologique ou de Gérard Collomb. Ce dernier a toujours été favorable à l’A 45 à la condition que l’on trouve un débouché au nord ou au sud de Lyon. C’est d’ailleurs, avec Laurent Wauquiez et Bernard Bonne (président du conseil général de la Loire), ce que nous avions demandé au prédécesseur de Mme Borne. Le blocage est financier, or je ne peux pas croire que l’Etat ne trouve pas 400 millions d’euros amortis sur 5 ans.

Les acteurs économiques locaux vous ont accompagné dans votre travail de lobbying ?

G.P : Un certain nombre d’entreprises ont sensibilisé leur fédération nationale pour qu’elles relaient le message auprès du gouvernement. Des entreprises comme SNF, Thuasne ou Casino ont écrit au ministre pour lui expliquer qu’elles seraient les conséquences d’un renoncement. Beaucoup d’entreprises ont retardé leurs investissements dans l’attente de l’A 45. Si le gouvernement devait revenir sur sa parole, cela risquerait de mettre en danger la localisation de certaines entreprises.

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