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Laurent Marguerettaz : « Comment SoCoo’c a intégré avec succès l’enseigne Hygena »
Témoignage Haute-Savoie # Biens de consommation

Laurent Marguerettaz : « Comment SoCoo’c a intégré avec succès l’enseigne Hygena »

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Laurent Marguerettaz, directeur général de SoCoo'c revient sur les grands défis qui se sont imposés pour le fabricant de cuisines après le rachat de la marque Hygena en 2015 et l'intégration de 95 points de vente au réseau du cuisiniste.   

L'usine du groupe Fournier de Thônes (Haute-Savoie) qui produit les cuisines pour les marques Mobalpa, Perene et SoCoo'c, a bénéficié de l'intégration des 95 enseignes du réseau Hygena en 2015 pour améliorer d'un quart le volume total produit — Photo : Pascal LEROY - SEMAPHORE

En 2015, le groupe Fournier (CA 2018 : 309 M€), qui possède les cuisinistes Mobalpa, Perene et Socoo’c, rachète la marque Hygena et ses 125 magasins. En prise à de fortes difficultés financières, l’enseigne, détenue jusqu’alors par le danois Nobia, fait face à la concurrence des géants du meuble à bas prix.

En jetant son dévolu sur cette marque d’entrée de gamme, le groupe haut-savoyard espère faire coup double. « Le premier objectif est d’ordre industriel, explique Laurent Marguerettaz, directeur général de SoCoo’c (CA 2018 : 250 M€ / 800 salariés). Nous avions besoin de ramener du volume de production dans notre usine mutualisée de Thones (Haute-Savoie). C’est un site où l’on a beaucoup investi les années précédentes et il manquait du volume pour rentabiliser notre outil. Nous avons donc rapatrié la production du Royaume-Uni pour proposer du made in France. Le second enjeu est lié à notre volonté de développer la notoriété de SoCoo’c, qui est à l’époque une enseigne relativement récente (créée en 2007, NDLR). La marque avait besoin d’atteindre rapidement une taille critique pour peser sur le marché et gagner en visibilité ».

Intégration et transition

Une taille critique nécessaire pour communiquer dans les médias nationaux mais également pour développer son maillage du territoire. Avec quarante franchisés à l’époque, So’Cooc accueille 95 magasins supplémentaires, en propre cette fois. « Avec 135 points de vente, nous avons immédiatement ramené du volume en production et augmenté notre visibilité sur le marché », précise le directeur général.

« Ça a été un gros travail d’intégration pendant 18 mois, se souvient Laurent Marguerettaz. On a d’abord dû repenser l’ensemble des magasins et leur aménagement selon les codes de SoCoo’c. L’autre défi a, ensuite, été de gérer l’arrivée de ces nouveaux salariés (400 personnes) pour les intégrer à l’entreprise. Il a fallu former les équipes à nos méthodes, à la culture d’entreprise mais également aux produits, à notre culture de vente ou encore aux outils informatiques ». L’entreprise bénéficie de l’accompagnement d’un cabinet en management de transition, mandaté par l’ancien actionnaire. « On a très vite décidé de poursuivre l’action du cabinet entamé avant le rachat. Son rôle a été d’assurer la continuité des opérations financières et administratives et d’accompagner plus sereinement la mutation du groupe », explique-t-il.

Tendre vers un réseau mixte

Trois ans après, l’heure est au bilan : « Le volume total de production du groupe a augmenté d’un quart et la notoriété de la marque a été multipliée par trois sur les deux dernières années ». SoCoo’c dénombre désormais 148 points de ventes dont 55 franchisés. « À l’échelle du groupe, l’opération de rachat qui intègre le plan de sauvegarde de l’emploi ainsi que l’intégration des magasins aura nécessité près de 40 M€ d’investissement », convient-il. Mais en croissance de 18 % sur le premier semestre de l’année 2019, l’enseigne affiche une réussite presque insolente. « Le marché de la cuisine progresse fortement à + 8 % cette année. Nous pensons clore l’exercice 2019 avec une croissance de 18 à 20 % », avertit Laurent Marguerettaz qui compte désormais, rééquilibrer le nombre de franchises. « Une quinzaine d’ouvertures sont prévues cette année et jusqu’en 2022 », ajoute-t-il.

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