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Lamberet mise 10 millions d'euros sur les véhicules utilitaires
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Lamberet mise 10 millions d'euros sur les véhicules utilitaires

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L'un des sites du constructeur à Saint-Eusèbe spécialisé dans les véhicules utilitaires a bénéficié d'un investissement de 10 millions d'euros. Le site pourrait passer de 70 à 150 salariés d'ici quelques mois.

— Photo : Le Journal des Entreprises

« L’innovation de nombril ». Telle est l’une des clés de réussite de l'une des carrosseries parmi les plus rentables de France, cumulant des taux de croissance du chiffre d’affaires de 15% par an en moyenne. La méthode de son directeur général et membre du comité de surveillance, Erick Méjean consiste à remettre en question son modèle tous les jours. Lamberet qui était détenue après sa faillite en 2009 par la holding Caravelle est passé en 2015 sous pavillon Chinois, repris à 100% par le groupe Avic Xinfei. Et signe l’année suivante, en 2016 son plus bel exercice, passé de 140 millions en 2014 à près de 200 millions en 2016 avec 1 000 salariés en Europe contre 900 en 2014.

18 mois de mise au point

Le groupe qui consacre 5 millions d’euros par an à la R & D vient de présenter son dernier né, baptisé Colibus Frigorifique. Véhicule issu de 18 mois de recherche et de mise au point conjointe entre Lamberet et Colibus. Il s’agit d’un véhicule du dernier kilomètre 100% électrique, présentant une autonomie de cinq heures. Plusieurs commandes sont actuellement en cours de production et la demande pourrait dépasser une centaine d’unités à l’horizon 2018. La cellule frigorifique Colibus est industrialisée à St-Eusèbe (71), à côté du Creuzot. Ce site a bénéficié d’un investissement de 10 millions d’euros fin 2016 et la nouvelle usine est entrée en opération fin septembre. Au total 70 salariés travaillent en trois/huit. « L’usine de 15 000m² est spécialisée dans les véhicules utilitaires et devrait faire travailler plus de 150 personnes à la fin de l’année » indique Erick Méjean précisant que le virage vers les VU a été effectué il y a quatre ans, « quand nos concurrents s’en désintéressaient ». « Il est difficile de juger de la pertinence d’une stratégie mais quand tous vos concurrents vous suivent ça veut dire que vous êtes sur la bonne voie » constate-t-il. La méthode semble en effet payer puisqu’en 2016 la gamme VU/VL de 3,5 tonnes a gagné 5 points de parts de marché et +30% en chiffre d’affaires.

Complete Knock Down

En marge de cette ouverture d’usine, l’ensemble de la logique de production a été revisité. Ainsi le site de Sarreguemines en Moselle vient d’être agrandi (300 000 euros d’investissement). Là les véhicules industriels sont produits en CKD (Complete Knock Down) c’est-à-dire expédiés en pièces détachées chez les distributeurs européens, eux-mêmes formés pour faire l’assemblage sur zone. Avantage : le coût de main-d’œuvre en assemblage -très important- est ramené en monnaie locale. « Une solution pour rester compétitif » souligne le directeur général. Le site de Saint-Cyr-sur-Menthon, siège social, et qui avait bénéficié d’un investissement de 5 millions d’euros en 2015 reste dédié à la gamme véhicules industriels. Lamberet possède 29% de part de marché 2016 sur ce type de véhicules devant (dans l’ordre), Schmitz, divers fabricants locaux, Krone, Chéreau.

Ambition 2017: sur un marché estimé à +5 %, réaliser une croissance de 10%, notamment grâce à l’international. « Notre position de N°1 en Italie (quatrième marché européen en volume après la France, l’Espagne et l’Allemagne) nous fait entrer dans le club très fermé des carrossiers frigorifiques capables de prendre une position de leader sur un marché export au côté des sociétés Schmitz et Krone, souligne Quentin Wiedemann, directeur marketing. Ce n’est pas le cas de notre principal concurrent français, Chéreau, qui n’est leader dans aucun territoire export ».

Solutrans 2017

Lamberet est suffisamment rentable (7% d’Ebit) pour autofinancer ses besoins en fonds de roulement et les besoins d’investissements. « Nous sommes légèrement endettés pour profiter des taux bas mais Lamberet est quasi en autofinancement » indique le dirigeant. La hausse du chiffre d’affaires consolidé est supérieure à 15% en 2016 et devrait rester sur ce trend en 2017. Le sujet de Lamberet désormais : poursuivre le développement de la gamme VL pour agrandir son offre de 85 modèles. Avec des nouveautés présentées lors du salon international Solutrans du 21 au 25 novembre 2017 à Eurexpo-Lyon.

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