Go Sport : le sort des salariés sera connu le 28 avril
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Go Sport : le sort des salariés sera connu le 28 avril

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Après examen des différentes offres de reprise hier, le tribunal de commerce de Grenoble a remis la décision en délibéré à la date du 28 avril. Intersport et l’anglais Sport Direct sont toujours bien placés pour reprendre le groupe. La maison-mère de Go Sport, Hermione People & Brands (HPB) appartenant à l’homme d’affaires bordelais Michel Ohayon, a quant à elle renoncé à présenter un plan de continuation.

Le siège de Go Sport à Sassenage, en Isère. L’entreprise est en redressement judiciaire depuis janvier — Photo : Marie-Amélie Mine

Les employés du groupe Go Sport (2 150 salariés, 300 M€ de CA en 2022), en redressement judiciaire depuis fin janvier, devraient bientôt être fixés sur leur sort. Lundi, à la veille de la décision du tribunal de commerce de Grenoble, la maison-mère de l’entreprise iséroise de distribution de matériel sportif, Hermione People & Brand (HPB), appartenant à l’homme d’affaires bordelais Michel Ohayon a en effet annoncé qu’elle renonçait à présenter un plan de continuation. Au grand soulagement des salariés. "HPB avait le projet de fermer 15 magasins, cette histoire est désormais réglée et nous en sommes bien contents", commente ainsi un représentant syndical de Go Sport.

En revanche, deux offres de reprise sérieuses devraient être examinées dans les prochains jours : celle défendue par la coopérative Intersport (15 000 salariés ; 3,2Md€ de CA en 2022) et celle du britannique Frasers, exploitant les magasins Sport Direct (30 000 employés ; 3,943 Mds € de CA en 2022). "Le CSE a transmis son avis au tribunal hier matin de même que l’administrateur judiciaire. Le parquet va désormais examiner les deux dossiers et rendra son avis définitif le 28 avril", poursuit le représentant.

Des offres améliorées

La concurrence entre les potentiels repreneurs a permis de faire évoluer les offres, même si les deux principales propositions restent assez proches. "Initialement, Intersport s’était positionné sur 48 magasins seulement et il a finalement proposé d’en reprendre 72 ; il conserverait également 180 des 227 salariés du siège, alors qu’il ne comptait en garder aucun lors de sa première offre", commente le représentant syndical. Sport Direct devrait de son côté garder 60 % des effectifs du siège et 94 % des 1 574 personnels des boutiques du groupe. Le tribunal examinera bien sûr les conditions de maintien de l’activité mais aussi le prix de rachat proposé, critère sur lequel Intersport semblerait l’emporter : la coopérative proposerait 17,8 millions d’euros, contre une dizaine de millions pour le groupe anglais.

Deux fonctionnements différents

Certains membres syndicaux redoutent cependant que l’offre de la coopérative Intersport ne bouleverse le fonctionnement du groupe Go Sport. "Intersport n’est constitué que de franchises, regroupées autour d’une centrale d’achat. Si leur offre l’emporte, nous ne serons plus un groupe avec un CSE mais serons éclatés entre les différentes franchises de la coopérative et serons au bon vouloir de chaque patron de franchise", avance l’un d’eux. D’autres membres du CSE doutent par ailleurs que les adhérents de la coopérative aient tous les capacités financières pour honorer l’offre.

Avec la reprise de Go Sport, le Britannique Sport Direct, qui possède déjà 7 boutiques et une centaine de salariés en France, compte quant à lui étendre son maillage dans l’Hexagone. "Si les Anglais nous reprennent, il devrait y avoir des élections pour instaurer un nouveau CSE et nous devrions rester dans l’esprit de groupe de Go Sport", poursuit le représentant. Des différences de culture d’entreprise que le tribunal pourrait également prendre en compte lors de l’examen des projets. Il faudra attendre encore dix jours pour savoir qui l’aura emporté, mettant fin à plus de six mois de suspense judiciaire.

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