
Copas, Softica, Record Portes Automatiques, FAAC France, Maviflex, Citec, Portis, Portalp, Axed Manusa, Doitrand… Ces dix entreprises d’Auvergne-Rhône-Alpes positionnées sur le secteur des portes automatiques piétonnes et industrielles sont confrontées aux mêmes problématiques de recrutement.
Entre les contrats en CDD et CDI, et les contrats d’apprentissage, ces entreprises totalisent 235 intentions d’embauches non pourvues à ce jour, d’après un sondage mené en février 2023 par le Groupement Actibaie, le syndicat professionnel représentant l’ensemble des métiers des portes, portails, volets et stores, auprès de 16 entreprises adhérentes.
Un secteur méconnu en plein boom
Méconnu, le secteur portes automatiques est pourtant très dynamique. En trois ans, les dix entreprises en question ont d’ailleurs vu leur activité s’envoler sous l’impulsion de la crise sanitaire. Et pour cause, les solutions qu’elles proposent permettent de limiter les points de contact, et donc la propagation des virus.
"À cela s’ajoute la hausse du prix de l’énergie. L’automatisation des ouvertures permet de réduire la consommation de chauffage ou de climatisation d’environ 20 %. Dans le contexte actuel, ces solutions se démocratisent très rapidement", constate Frédéric Catherine, vice-président du Groupement Actibaie.
Selon l’enquête menée par le syndicat professionnel, ces entreprises ont créé plus de 130 postes en Auvergne-Rhône-Alpes au cours des deux dernières années.
Des formations dédiées
Si les profils de commerciaux, ingénieurs, communicants et marketeurs sont très recherchés, ce sont bien les profils de techniciens en pose qui sont les plus difficiles à trouver. Pour 90 % des entreprises répondantes au sondage d'Actibaie, le manque de candidats motivés est la principale difficulté pour recruter. Le segment de marché étant peu connu, les industriels doivent aussi faire face à un manque de formations.
Pour pallier cette problématique, "nous avons créé des formations spécifiques, comme le certificat de qualification professionnelle "installateur de portes, portails et portes automatiques piétonnes", qui peut notamment attirer des profils en reconversion ou éloignés de l’emploi", précise Frédéric Catherine.
Des salaires compétitifs mais un secteur à féminiser
Si l’enquête menée par Groupement Actibaie relève des rémunérations relativement attractives - de l’ordre de 1 400 à 2 000 euros net par mois pour un technicien débutant et 2 400 euros au bout de cinq ans de carrière -, elle souligne aussi le manque de féminisation du secteur.
Si les fonctions supports attirent les femmes, les métiers techniques, du bureau d’études à la production, restent majoritairement masculins. En effet, les entreprises sondées comptent en moyenne 20 % de femmes sur ces fonctions. "Beaucoup d’entreprises souhaitent rééquilibrer la balance, avance Frédéric Catherine. Chez Dormakaba (dont il est directeur technique et des relations extérieures, NDLR), il y a un pôle inclusion intégré au sein de l’entreprise dédié à l’intégration et l’attractivité de nos métiers. Nous espérons à terme que plus de femmes, de personnes éloignées de l’emploi ou en situation de handicap considèrent une carrière dans ce secteur très porteur."