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Dans l'Ain, la vallée du Cerdon mise sur son vignoble pour renforcer son attractivité
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Dans l'Ain, la vallée du Cerdon mise sur son vignoble pour renforcer son attractivité

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Essentiellement commercialisé dans l’Ain et les départements limitrophes, le Cerdon, ce vin effervescent à la robe rosée, veut aujourd'hui servir son territoire. Le syndicat des vins du Bugey et le Département de l’Ain misent sur l’œnotourisme pour renforcer l’attractivité du territoire.

Un vignoble dans la vallée du Cerdon, dans l'Ain — Photo : Baltik

Avec une production annuelle de 10 à 12 hectolitres, le Cerdon représente la moitié du volume produit sous l’appellation Bugey, nichée au cœur du département de l’Ain. Si, parmi les vins du Bugey (roussette du Bugey, Montagnieu, Manicle), le Cerdon est le plus connu, sa production demeure confidentielle et sa consommation circonscrite aux territoires alentour. "Il est avant tout consommé dans le Jura, en Savoie, en Haute-Savoie, dans le Rhône", indique Jean-Luc Guillon, président du syndicat des vins du Bugey.

Entre 60 et 70 % des bouteilles sont d’ailleurs commercialisées en vente directe chaque année. Un chiffre considérable comparé à d’autres appellations. "Nous avons encore du mal à le commercialiser au-delà des départements limitrophes", concède-t-il. De fait, la hausse de la demande en vins effervescents - le marché mondial a doublé en dix ans - ne semble que peu profiter à ce vin fermenté selon "la méthode traditionnelle". "Depuis quelques années, les consommateurs sont de plus en plus amateurs de vin brut, comme le crémant de Bourgogne. Mais le Cerdon est plus sucré, avec une effervescence plus légère", justifie Jean-Luc Guillon. À l’export, la demande progresse toutefois. 10 % de la production en moyenne est commercialisée à l’international et, depuis deux ans, les ventes augmentent, aux États-Unis, en Asie et au Benelux en particulier. La crise du Covid "a fait bouger les lignes", assure Jean-Luc Guillon.

Booster l'écosystème touristique

C’est cependant sur le tourisme local que les producteurs de Cerdon comptent pour se développer. Et inversement. "Pour les viticulteurs, l’œnotourisme est une façon d’obtenir un complément de revenus. Nous commençons tout juste à développer notre offre (chambre d’hôtes, dégustations…), mais nous avons l’exemple d’autres appellations qui sont plus avancées sur le sujet", appuie le président du syndicat des vins du Bugey.

Anne-Sophie Secondi, directrice de l'office de tourisme Cerdon Vallée de l’Ain, complète : "Le vin est un moyen de développer l'attractivité du territoire. C’est une opération gagnant-gagnant. On sait que le tourisme est plus rentable lorsqu’il s’appuie sur les domaines viticoles." L'objectif est notamment d'allonger la durée du séjour des touristes. "L’Ain est un département de passage, les touristes n’y restent que quelques nuitées au maximum", regrette en effet Anne-Sophie Secondi.

La promotion de la vallée du Cerdon doit changer la donne. Le vignoble présente l’avantage d’être situé au cœur du département et des points d’attraits touristiques, de la Cuivrerie - espace muséographique et scénographique présentant le patrimoine industriel de cette fabrique d’objet de cuivre qui rouvrira après rénovation dans quelques mois - au Parc des oiseaux en passant par l’Abbaye d’Ambronay. Le Département de l'Ain et le syndicat des vins du Bugey sont en train de développer une offre spécifique autour de l’œnotourisme. "Nous avons lancé cette année les Vendredis viti, des balades à vélo au cœur du vignoble entrecoupées de dégustations chez les vignerons", raconte Anne-Sophie Secondi. L’an prochain, des concerts dans les vignes seront organisés. Et peut-être des expositions.

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