
« Nos clients revendeurs sont fermés, nos magasins en propre aussi et nos commandes web sont en chute libre. Dans ce contexte, nous aurions pu décider de fermer l’atelier et de mettre tout le monde au chômage technique mais nous préférons aider ceux qui en ont besoin », lance Thomas Huriez, le cofondateur de la marque de jeans made in France 1083 (70 salariés ; 8,3 M€ de CA).
Depuis mardi 17 mars, l’atelier de Romans-sur-Isère a décidé d’arrêter sa production de jeans pour se lancer dans la confection de masques lavables et tenter ainsi d’apporter une réponse à la pénurie qui frappe les professionnels de santé. « Suite à la parution d’un tutoriel du CHU de Grenoble qui explique comment faire des masques de secours, des médecins et radiologues de la région sont venus nous voir pour nous demander si l’on pouvait en fabriquer. Nous avons donc immédiatement réorganisé l’atelier pour répondre à cette demande d’urgence », explique Thomas Huriez.
Montée en puissance
Une dizaine de pièces le mardi, une centaine le mercredi… L’atelier drômois de 1083 monte progressivement en puissance. « C’est notre deuxième jour en tant que fabricant de masques. Nous apprenons en marchant, nous essayons d’améliorer les processus. Au début, nous avons démarré en utilisant le tissu des fonds de poche de nos jeans car le jeans en lui-même est trop épais. Mais nous nous sommes rapidement retrouvés en rupture de matière première. Heureusement, le magasin Décor Discount à Romans nous a dépannés en nous fournissant du tissu en coton basique », relate le dirigeant.
Engagé dans une course contre la montre, 1083 essaie de faire le maximum pour répondre à une demande croissante. « Nous avons mis un post sur les réseaux sociaux pour savoir qui était intéressé par nos masques lavables que l’on donne gratuitement. En quelques heures, nous avons reçu plus de 250 demandes de médecins, infirmiers, ambulanciers et Ehpad qui ont besoin de 10, 100, 1 000 masques. Et aujourd’hui, nous essayons d’augmenter nos cadences pour produire ces milliers de masques. C’est la moindre des choses que nous puissions faire pour toutes ces personnes qui nous soignent et sont en première ligne », conclut Thomas Huriez.