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Convention des entreprises pour le climat Alpes : "Six sessions pour établir une feuille de route climatique"
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Raphaël Zaccardi représentant de la Convention des entreprises pour le climat Alpes et bassin lyonnais "Six sessions pour établir une feuille de route climatique"

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L’ancien directeur général France de Caterpillar, Raphaël Zaccardi, s’est porté volontaire pour constituer l’antenne alpine de la Convention des entreprises pour le climat. Après avoir recruté 150 entreprises en Rhône Alpes, Raphaël Zaccardi va déployer le mouvement sur le territoire alpin afin que les dirigeants engagés soient formés aux problématiques climatiques. La première cession de formation a eu lieu hier soir à Grenoble.

L'idée de la Convention des entreprises pour le climat est de réunir des dirigeants de tous secteurs pour aligner le monde de l'entreprise en France avec l'Accord de Paris sur le climat — Photo : Stephane REY

En quoi consiste la Convention des entreprises pour le climat ?

Dans la mouvance de la Convention citoyenne pour le climat, lancée à l’automne 2019, les décideurs économiques ont décidé de s’emparer du sujet, en lançant la Convention des entreprises pour le climat (CEC) en 2021. L’idée était de réunir des dirigeants et dirigeantes de toutes régions et de tous secteurs pour aligner le monde de l’entreprise en France avec l’Accord de Paris sur le climat.

Qu’est ce qui vous a incité, en tant que directeur général de Caterpillar France (1 290 salariés ; 162 M€ de CA), à rejoindre le mouvement il y a deux ans ?

J’ai un parcours d’industriel et ai travaillé pendant plus de 35 ans chez Caterpillar (dont le siège français est basé à Grenoble). J’ai trouvé qu’il était intéressant pour un groupe comme le nôtre de participer à une démarche d’intelligence collective sur le sujet de l’environnement et d’entendre ce que d’autres personnes ayant les mêmes fonctions avaient à dire. J’ai tellement aimé mon expérience que j’ai décidé, l’an dernier, de me porter volontaire pour déployer une convention à l’échelle de la région, afin que le mouvement bénéficie au plus grand nombre de chefs d’entreprises possible.

Combien d’entreprises êtes-vous parvenu à regrouper dans la région ?

Au début, nous pensions recruter une soixantaine de dirigeants. Finalement, nous avons convaincu 151 entreprises de rejoindre la CEC, qui seront réunies au sein de la CEC Alpes (Isère, Savoie et Haute-Savoie), première délégation territoriale en termes de nombre d’entreprises, et la CEC bassin alpin. Nous étions déjà 11 entreprises de l’Isère et une dizaine d’entreprises lyonnaises à avoir participé à la première édition nationale de la CEC. Ce qui nous a permis d’avoir une certaine résonance sur le territoire. Du fait de l’omniprésence des montagnes dans notre région, les entreprises du territoire étaient également peut-être plus mûres pour comprendre qu’il est essentiel de préserver nos ressources planétaires.

Concrètement, que va proposer la CEC Alpes et bassin alpin ?

Nous allons proposer six sessions sur neuf jours, dans le cadre d’un parcours "apprenant-agissant" auquel tous les dirigeants membres seront tenus d’assister. Chaque dirigeant viendra accompagné du responsable RSE ou de l’expert innovation de son entreprise, avec comme objectif final de repartir avec une feuille de route climatique détaillée pour son entreprise. L’ambition est de contribuer, avec les dirigeants engagés dans le parcours, à faire émerger de nouveaux modèles économiques respectueux du vivant et des limites planétaires. Notre objectif est vraiment d’accompagner le dirigeant, grâce à des séances en plénière animées par des experts du climat, des cessions par groupes de dix entreprises et des temps dédiés à la rédaction de la feuille de route.

Quelles seront les retombées pour le territoire ?

Les collectivités (Grand Annecy, Grand Chambéry, le pays voironnais, la Métropole de Grenoble et le pays du Grésivaudan) participeront à l’une des sessions, puisque le but de ces CEC régionales est aussi de tisser les liens entre les acteurs publics et privés, pour leur permettre de réussir ensemble la transition environnementale de leur territoire. Lors de la première édition, le groupe isérois MTB, expert en gestion des déchets complexes et en recyclage, a par exemple présenté, aux côtés de l’entreprise d’équipement sportif Rossignol (1 230 salariés ; 313 M€ de CA en 2022), la première production de skis recyclable et recyclé.

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