Alma réduit les écarts de salaires et redistribue ses bénéfices
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Alma réduit les écarts de salaires et redistribue ses bénéfices

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La Scop grenobloise Alma, spécialisée dans l’édition de logiciels métier et les services numériques, est détenue à 95 % par ses salariés, qui ont perçu l’an dernier 67 % des bénéfices. Pour l’entreprise, le partage de la valeur permet d’impliquer les salariés et d’avoir un taux de fidélisation record : l’ancienneté est de 14 ans en moyenne.

L’équipe d’Alma bénéficie de primes d’intéressement — Photo : ©Edyta Tolwinska - Edyta TOLWINSKA

Créée en 1979 à Grenoble, Alma (101 salariés ; 12 M€ de CA en 2022), spécialisée dans l’édition de logiciels et les services numériques a fait le choix, depuis son origine, de concilier développement économique pérenne et épanouissement de ses salariés. "Nous avons été constitués en société coopérative (Scop) depuis le début, avec la volonté de faire avant tout profiter de la valeur aux gens qui la produisent", explique ainsi Sylvain Cathébras communication manager chez Alma depuis plus de vingt ans.

Statutairement, les revenus des Scop sont divisés en trois blocs : une part travail qui revient aux salariés, une part "impartageable" dédiée aux réserves de l’entreprise et une part pour les dividendes. Les salariés sont par ailleurs associés majoritaires, détenant au moins 51 % du capital et toutes les décisions sont prises de façon collégiale.

Augmentation de la part salariés

Mais Alma va plus loin que ce qui est déterminé par son statut de Scop, puisque 95 % des salariés sont associés : "nous considérons que tous les salariés ont vocation à devenir associés après un an de présence dans l’entreprise", affirme Sylvain Cathébras. Par ailleurs, les salariés de l’entreprise grenobloise perçoivent près de 70 % des bénéfices, le reste des revenus étant distribué pour pérenniser la solidité financière de l’entreprise, (à 25 %) et sous forme de dividendes (8 %). En 2022, l’entreprise, qui a réalisé un résultat net de 1,8 million d’euros, affichant une rentabilité de près de 15 %, a ainsi versé 67 % des bénéfices à ses 101 "Almatiens". "La répartition actuelle a évolué puisqu’Alma s’est constitué des réserves au fil de son histoire. À l’origine, les salariés percevaient 50 % des bénéfices et 40 % étaient destinés à renforcer le capital de la Scop", souligne le responsable.

Autre dispositif mis en place pour favoriser les salariés, la prime d’intéressement, versée de façon égalitaire à tous les employés : "la part de variable représentait environ 3 mois de salaire par personne sur l’exercice 2022", affirme Sylvain Cathébras.

Un écart de salaire réduit

Au-delà du simple partage de la valeur, l’entreprise du numérique s’efforce aussi de maintenir une certaine équité entre ses salariés, avec notamment une fourchette de revenus resserrée, de 2,5 environ. "Pour une société de notre taille et appartenant au secteur du numérique, cet écart de revenus est relativement réduit", assure le responsable. Selon lui, la répartition de la valeur est surtout indissociable du partage du pouvoir. "Nous sommes les seuls maîtres à bord et nous décidons ensemble du devenir de l’entreprise et de la façon dont nous nous en répartissons les richesses", poursuit Sylvain Cathébras. Un fonctionnement qui selon lui permet de fidéliser les salariés, via leur implication et leur adhésion au modèle. Chez Alma, le taux de fidélisation – destiné à mesurer le nombre de départs sur une année — était de 93 % en 2022 et l’ancienneté des salariés, supérieure à 14 ans.

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