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Aides Covid : un "effet d'aubaine" pour certaines grandes stations de ski selon la chambre régionale des comptes
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Aides Covid : un "effet d'aubaine" pour certaines grandes stations de ski selon la chambre régionale des comptes

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La chambre régionale des comptes d'Auvergne-Rhône-Alpes vient de publier un rapport sur les aides versées aux exploitants de stations de ski pour faire face à la chute de l’activité en 2020-2021. Des aides qui ont créé "un effet d’aubaine" pour les plus grandes stations.

Le rapport de la chambre régionale des comptes porte sur les aides accordées par l’État à six stations de ski des Alpes du Nord (ici, Valloire) — Photo : SEM Valloire

Les aides versées par l’État aux exploitants de remontées mécaniques pour compenser les pertes de chiffres d’affaires générées par la fermeture des stations en 2020-2021 ont créé "un effet d’aubaine pour les délégataires des plus grandes stations, qui ont par ailleurs la meilleure solidité financière". C’est la conclusion d’un rapport de la chambre régionale des comptes d'Auvergne-Rhône-Alpes, rendu public le 26 octobre. Pour les plus petites stations en revanche, ces aides ont "pleinement joué (leur) rôle en évitant une dégradation excessive de leur bilan, qui aurait pu faire peser sur elles un risque de faillite", décrit le texte.

131 millions d’aides pour six entreprises

Le rapport porte sur six stations de ski des Alpes du Nord. Quatre d’entre elles - La Plagne, Val-Thorens/Orelle, Tignes et Avoriaz - figurent parmi les quinze plus importantes stations de France en termes de chiffre d’affaires. Les deux autres - La Toussuire et Saint-Sorlin-d’Arves - font partie des 45 plus importantes sociétés et sont des entreprises indépendantes.

Pour rappel, lors de la saison 2020-2021, suite à la décision du gouvernement de fermer les remontées mécaniques, les exploitants ont enregistré un chiffre d’affaires quasi nul en 2021. Pour compenser ces pertes, l’État a mis en place une aide "coûts fixes", qui visait à couvrir une partie des charges fixes, le reste étant assumé par les entreprises au titre de leur risque d’exploitation.

Un mauvais calibrage des aides

En tout, l’État a consacré près de 131 millions d’euros aux six entreprises observées par la chambre régionale des comptes. L’aide "coûts fixes" a été le principal vecteur de soutien, puisqu’il représente 112 millions d’euros, soit 85 % des aides perçues par ces six sociétés. Parmi les autres aides, on peut toutefois citer l’indemnisation du chômage partiel ou encore l’exonération des charges sociales.

"Le calibrage de ces aides a été excessif, au détriment du contribuable et en faveur des entreprises concernées", explique Bertrand Lejeune, le président de la chambre régionale des comptes. "L’aide de l’État a compensé les charges bien au-delà de la part prévue pour cinq des six exploitants", détaille le rapport. Pour deux d’entre eux, elle a couvert plus que leurs charges d’exploitation de l’année, générant même un bénéfice. Pour trois d’entre elles, elle a couvert presque la totalité de leurs charges. Une seule a dégagé un résultat fortement négatif. Ceci s’explique par le fait que "le dispositif n’a pas prévu de plafond ou de tranche en fonction de la taille de la société, alors que les entreprises du secteur sont très diverses et ont des structures de coûts différentes", analyse la chambre des comptes.

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