Créé en mai 2022 et hébergé par KM0 à Mulhouse, Unlocker (5 collaborateurs) vient de décrocher son agrément bancaire, la brique indispensable au lancement commercial, au mois defévrier, de son interface de gestion locative longue durée. Sur le papier, le principe s’inspire très fortement de ce qu’a réussi Airbnb sur la location de courte durée.
En cherchant à digitaliser et maîtriser l’ensemble de la chaîne de valeur de la gestion locative, Unlocker entend s’adresser aux bailleurs particuliers, gestionnaires locatifs pros et locataires. La start-up ambitionne de leur offrir une solution numérique clé en main complète : de la publication de l’annonce à l’édition et à la signature du bail en passant par l’état des lieux puis le paiement instantané des loyers, la plateforme sera une interface de gestion et de paiement globale. À moindres frais. "Là où une agence demande entre 7 et 8 % de commission, nous prendrons 1 % des loyers versés aux professionnels et 1,5 % aux loueurs particuliers", pose son PDG Fabrice Stehlin qui pointe un autre avantage de sa solution : "Nos profils (de locataires) seront vérifiés par la data. Le scoring des mauvais payeurs sera immédiatement dégradé".
Réduire le nombre des mauvais payeurs
De l’autre côté, les annonces bidon seront débusquées, affirme-t-il : "Sur Paris, un quart des annonces de location sont frauduleuses. Nous sommes en mesure de vérifier automatiquement qu’un compteur électrique est bien associé à une adresse et un à propriétaire. C’est un point distinctif par rapport à certaines plateformes de petites annonces qui ne vérifient rien", poursuit l’entrepreneur. "Dans une version 3 ou 4, nous pourrions imaginer mettre en place des visites de biens à distance grâce à la pose de serrures connectées à code unique", dit-il tout en précisant : "Nous ne nous substituerons pas aux agents immobiliers, nous serons au contraire des apporteurs d’affaires pour ceux qui voudront travailler avec nous".
Soutenue par Bpifrance et la Région Grand Est (sous la forme d’avance remboursable) à hauteur de 500 000 €, et pour l’autre moitié par des investisseurs privés dont trois agences immobilières alsaciennes dans le cadre d’une levée de fonds en amorçage, la start-up a jusqu’ici investi près d’un million d’euros dans son développement. Les trois cofondateurs, aujourd’hui détenteurs de 70% du capital, espèrent désormais lever 3 millions d'euros au deuxième semestre 2024 afin d’accélérer le développement des nouvelles versions d’Unlocker.
Le marché allemand en ligne de mire avec son taux de locataires élevé
Dans un premier temps focalisés sur une levée de 10 millions d'euros, les fondateurs ont dû revoir leur plan de financement dans un contexte de contraction de l’accès au capital-risque, explique Fabrice Stehlin. Partie sur une dynamique plus réservée que celle initialement envisagée, la start-up ne bride pas pour autant ses ambitions sur un marché de la location en chute libre.
Dans le viseur d’Unlocker, la percée sur le marché frontalier devrait être amorcée avant la fin de l’année prochaine : "L’Allemagne, avec son taux de locataires de 55 %, le plus haut d’Europe, est pour nous le second marché prioritaire après la France", estime le jeune PDG.
